Movie fiesta 2!!!

juillet 10th, 2018

The Finish Line:

(documentary / director: Raghav Kohli, Hugo’s role: producer & editor)

https://www.youtube.com/watch?v=2_CHIIxszkY

 

Paper Bag:

(director: Ellen Doolan, Hugo’s role: sound recordist)

https://www.youtube.com/watch?v=mGZOh1r1O5w

 

Revive:

(director: Eline Hansson, Hugo’s role: sound recordist)

https://www.youtube.com/watch?v=5AEiIJZEUAg

More films of that semester (ones I was not involved in) are on this playlist:

https://www.youtube.com/watch?v=Qnc9WMV8JuM&list=PLkRV29Bw6G4zcEk2PLv525ZL7qoABcj99

Sadly, not all of the films were released online 🙁

Working Class Hero, Episode III : la fin qui fait psschht

février 5th, 2018

Et ça continue encore et encore,
c’est que le début, d’accord, d’accord

…comme chantait l’autre.

  • Mercredi 17 Janvier : je me lève tôt, comme d’hab. Je suis à l’heure, comme d’hab. Personne pour m’accueillir à l’entrée de l’immeuble où on travaille …j’ai envie de dire « comme d’hab » -__-
    Non seulement ça, mais en plus, il ne répond même pas à mes nombreux coups de fil. Je finis par contacter le proprio de l’appart dans lequel on travaille (j’avais récupéré son numéro par sécurité suite à l’épisode où on s’était retrouvés enfermés dehors). Lui non plus n’est pas au courant; je comprends que je ne suis pas le seul à avoir droit à son petit jeu de merde. 3 heures et demie plus tard, enfin, il me répond qu’il est désolé et qu’il a eu une « urgence familiale ».
  • Jeudi 18 : Rendez-vous à 8h.
    En fait non, à 9h.
    Désolé, c’était à 11h.
    (le tout à la dernière minute à chaque fois, évidemment)
    À 11h, miracle, on bosse pour de vrai.
    En plus, Vendredi est censé être mon dernier jour avec ce dufion et le client doit le payer, donc par conséquent, moi aussi (indirectement).
  • Vendredi 19 : je suis toujours au garde-à-vous comme une bidasse à 8h du mat’ devant ce maudit immeuble.
    En fait, non : mon employeur de haut vol a un …enterrement (il est de notoriété publique qu’on apprend toujours qu’on assiste à un enterrement à la dernière minute le jour même)
    Mais il me paiera pendant le WE, promis.
    Et Lundi, on y repart. Hein. Youhou.
  • Samedi 20 : pas de réponse à mes sms lorsque je lui demande un lieu et une date pour me payer.
  • Dimanche 21 : « oh mon père s’est pété la jambe, c’est pas de bol », « pas avant Mardi »

Sur ce, je contacte à nouveau le client pour « comparer nos notes », et celui-ci commence légitimement à en avoir plein les coucougnes des histoires de notre huluberlu partagé.

Il décide de mettre fin prématurément au travail, de payer Ducon 1er et d’arrêter les frais, là.
Malheureusement, bien qu’il comprenne ma situation, il ne peut rien faire pour moi, car l’accord était entre mon « patron » et moi; mais il accepte tout de même de me prévenir quand il paierai l’andouille, histoire que je sache quand il dispose de liquidités suffisantes pour me régler à coup sûr.

Aujourd’hui, cela fait dans les 3 semaines que j’ai terminé ce boulot infernal et 2 semaines que je sais que le client a réglé le cas social. Je ne vous surprendrai malheureusement pas en vous apprenant que l’autre joue le mort.

Bref, j’ai bien les sphères, pour parler poliment.
Ces 2 semaines très imprévisibles et très essentiellement impayées m’ont épuisées mentalement et moralement.
Si je n’ai pas perdu d’argent (j’ai malgré tout remboursé mon investissement initial et suis allé un peu au-delà), je suis très loin du gain initialement envisagé et je ne dispose plus de périodes propices pour bosser avec des gens moins véreux dans la construction.

En effet, l’école a rouvert (même si le second semestre n’a pas encore commencé) et je dois m’atteler au montage du documentaire qu’on a tourné en Décembre. Comme il y en a pour 5 heures de rush et que la version finale doit faire dans les 10 minutes, autant dire que j’ai un paquet de travail de ce côté…

Si je ne commence pas la tâche maintenant, je vais me créer des problèmes ultérieurement quand les cours recommenceront et qu’on commencera à s’atteler à nos films de thèse.

Oublié l’espoir d’une semaine de break pour découvrir la Tasmanie 🙁
Il faut quand même que je prenne une pause, puisque je n’en ai jamais eu aucune réelle depuis le début officiel des vacances un mois et demi plus tôt.

À la dernière minute, je prends un vol aller-retour pour Brisbane, où vit toujours ma vieille canaille de collègue de l’Institut Pasteur de Lille (oui, ça date).

Malheureusement, Zeus, Jupiter, Jean-Pierre Pernault ou les trois à la fois ne sont pas de notre côté durant ce week-end prolongé, puisque la région de Brisbane s’avère à ce moment précis être le seul endroit d’Australie où… il pleut.

Ça fait quand même plaisir de changer d’air et revoir une connaissance fidèle 🙂
En plus, il m’a préparé un truc aux petits oignons, avec location de maison et visite de coins que je ne connaissais pas du tout (avoir une voiture à sa disposition, ça aide). Et puis le Dimanche est aussi plus généreux niveau météo.

C’est tout pour cette fois ! 🙂


(Ça, c’était le Dimanche matin depuis le jardin de la maison louée, donc c’était encore vachement humide. Visez la montagne au fond)

Working Class Hero, Episode II : la (plus que) semaine WTF

janvier 16th, 2018

Si vous avez raté le début de l’histoire, le rattrapage, c’est par ici 🙂

Et dire que je vous avais laissé sur la perspective alléchante d’une piscine de gratte-ciel 😀

Si j’avais su.

Je n’aurais jamais imaginé avoir autant à raconter sur mon boulot. Préparez-vous, car à partir de maintenant, chaque jour, il va se passer… quelque chose.

  • Mardi 9 : mon chef m’appelle la veille au soir pour annuler car le propriétaire n’a pas commandé à temps le sable pour faire le ciment dont nous avons besoin pour coller le carrelage au sol. Un jour off imprévu, ce n’est pas la mer à boire quand on est censé travailler une semaine entière. Soit.
  • Mercredi 10 : j’arrive le matin au point de rendez-vous, reçoit un coup de fil de mon chef qui me demande mystérieusement de le rencontrer une rue plus loin… il a une inflammation dentaire (joue toute gonflée) et doit à nouveau annuler. Mais promis, demain, on s’y remet.
  • Jeudi 11 : il me rappelle le matin, décalant sans cesse l’heure de début … jusqu’à annuler, toujours pour cause de bobo la dent. Ce qu’il faut savoir, c’est que se petit manège m’empêche de trouver un autre boulot de remplacement, vu que je suis mis devant le fait accompli à la dernière minute, soit trop tard pour démarcher d’autres personnes.
  • Vendredi 12 : rebelote. Bien échaudé – parce que je me lève quand même tous les matins avec l’esprit préparé pour bosser – je lui demande si il peut me rencontrer pour me payer le Lundi. Oui-oui pas de problème, dans l’après-midi. Sauf que…. il ne se pointe jamais. J’ai compris qu’il n’est pas dans une situation financière mirobolante et que n’ayant pas encore payé par notre client, il ne peut pas me donner ma part.
  • Samedi 13 : il est à la bourre de bien une heure, mais – miracle ! – non seulement on re-bosse enfin, mais en plus, il me paie mon Lundi. Sauf que… au bout d’une heure, on se retrouve enfermés dehors ! Il a laissé les clés de l’appart où on travaille à l’intérieur -avec son téléphone qui plus est ! – et la porte s’est refermée alors qu’on étaient dans le couloir. Nous voilà donc contraints d’attendre le retour un peu aléatoire du propriétaire de l’appart pour qu’il nous ouvre. On poireaute une heure et demie…
  • Dimanche 14 : je fais une… demi-journée au lieu d’une journée complète (comprendre, je serai payé la moitié du tarif). Comme d’habitude avec lui, c’est l’impro à la dernière minute.
  • Lundi 15 : le point d’orgue. Il me demande d’aller chercher une poubelle au sous-sol pour y mettre nos débris. Le gars chargé du nettoyage dans l’immeuble se pointe dans l’appart pour se plaindre qu’on lui a pris la poubelle. Mon chef passe direct en mode super-agressif prêt à taper le gars tout en lui sortant des « je suis dans mon pays, je fais ce que je veux ». Oui, j’avais compris à certaines de ses réflexions passées qu’il était un chouïa raciste (pour info, le nettoyeur est asiatique). A midi, on est censé bouger sur Newtown pour un second boulot. Il commande un Uber car on a du matériel encombrant à amener avec nous. Le Uber se pointe, et refuse de prendre le matos car ça salirait sa bagnole. Et… c’est reparti pour une quasi-baston, en pleine rue cette fois-ci : toujours super agressif, il empêche le Uber de rentrer dans son véhicule, lui éjecte ses lunettes de soleil du visage et est prêt à lui cracher dessus. Au bout d’interminables secondes de ce manège pour le moins embarrassant sur plusieurs aspects, j’emploie la technique dit « de la diversion » – « Viens Rob, on doit travailler ! On a du boulot !  » L’Uber s’en va. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que mon patron a certainement fait de la prison (mais ça ne doit plus trop vous étonner à présent ^^; )
  • Mardi 16 : vers midi, nous nous pointons comme convenu au boulot à Newtown et découvrons… 8 Asiatiques en train de s’atteler au boulot dont nous étions chargés. La cliente a dû trouver un bien meilleur tarif (autant dire qu’à 8, ils doivent gagner une misère…) et nous l’a jouée fourbe à la dernier minute. Bon, cette fois-ci, pas de pétage de gueule, je vous rassure 😀

Ah oui, et j’ai toujours pas touché de salaire pour tous ces jours-là, évidemment.

En tout cas, j’espère que vous, vous en avez eu pour votre argent ^^

À la prochaine 🙂
(peut-être avec de nouvelles anecdotes sur le même sujet, vu que la semaine n’est pas finie ^^;; )


(ça, c’est la vue depuis le balcon de mon appart 🙂 )

Working Class Hero

janvier 8th, 2018

Hé oui, enfin des nouvelles !

Je vais passer assez rapidement sur la première moitié du mois de Décembre, qui couvre la fin de tournage du documentaire plus le festival de l’école qui marque la fin du semestre (et où, en tant que membre de l’équipe caméra de Delirium, je remporte un prix collectif de meilleure cinématographie pour étudiants du 1er semestre; mais bon, comme j’étais aussi dans l’autre équipe caméra en lice – Spyglass – il n’y avait pas trop de suspens me concernant 😀 ).

Le festival terminé commencent les grandes vacances, long break jusqu’à la mi-Février. De nombreux étudiants de ma promo repartent dans leurs pays d’origine à cette occasion. Le peu qui reste et dont je fais partir nous voyons de temps en temps, que ce soit pour un repas de Noël assez mollasson, ou encore un réveillon de la Nouvelle Année lui vraiment très sympa (même si on avait un point de vue des plus pourris sur le légendaire feu d’artifice de Sydney, tiré chaque année depuis le Harbour Bridge dans la baie, avec l’opéra et tout).

En fait, je ne vais pas vous parler de film et compagnie, cette fois-ci.

Je le savais dès mon arrivée en Juillet dernier : la vie est chère à Sydney. Mon visa m’autorise à faire des petits boulots (dans une limite de 20h/semaine durant la période scolaire, sans limite durant les vacances). Le problème, c’est que le rythme de l’école est tellement intense qu’avoir un travail à côté est un peu utopique.

Du coup, je savais que je ne pouvais (et devais) que travailler pendant les grandes vacances.

D’où la construction.

Quoi ? Comment ? Que donc ?

Je m’explique 8)

En Australie – et particulièrement à Sydney – il y a un énorme besoin de main d’œuvre  sur les chantiers (qui poussent tels des champignons dans la ville). Au point qu’avoir l’autorisation d’y travailler est assez aisé, même si on est un étudiant ou un backpacker, même pour une période limitée.

Et en plus, c’est très bien payé.

Vous me suivez ? 8)

Pour pouvoir travailler dans ce domaine, il suffit principalement d’effectuer une formation express pour dégoter la fameuse « White Card ». En gros, vous faites plein de QCM très faciles sur la sécurité sur les chantiers et vous avez à la fin un oral en ligne avec un examinateur. Il faut aussi se procurer soi-même sa tenue de travail (casque, gants, gilet fluo, protège-oreilles contre le bruit, etc…)

Après, il vous suffit de vous mettre en relation avec des employeurs, soit via des agences spécialisées, soit via des petites annonces sur Le Bon Coin local (Gumtree).

Prévoyant, j’ai dégoté le Sésame début Décembre. Me voilà prêt à rejoindre les files de travailleurs de l’Aube* aux hauts jaunes ou oranges fluos que je vois affluer chaque matin sur les quais de Central, que j’aperçois depuis le balcon de mon appartement.

(* les gens commencent à bosser tôt à cause de la chaleur)

Je commence par me rendre dans une agence recommandée par un de mes colocs (mes 2 colocs masculins actuels –  le Chilien et un nouvel Allemand – bossent aussi dans la construction pour se mettre de l’argent de côté; les 2 filles Sud-Américaines font elles des ménages. Désolé pour le cliché, j’ai pas choisi 😀 )

En résumé, je perds 4 heures de mon existence de Mortel dans un bâtiment à la clim’ foireuse et où on me fait passer des tests physiques et pratiques à la con sous la houlette d’une examinatrice genre « je suis désagréable parce que je suis certainement frustrée dans ma vie ». Par exemple, je soulève une boîte de 20 kilos, marche 5 centimètres, pose la boîte, la re-soulève, re-marche 5 centimètres… Le tout sur une dizaine de mètres, avec le trajet retour en plus. Sérieusement, à quelle réalité du travail cela peut bien correspondre ?

Mais ce n’est pas là où j’échoue (parce que bon, les biscotos de l’escalade, ils sont toujours un peu là quand même…). Non, je foire un test super simple d’enfoncement de clou dans une poutre, parce que je l’ai enfoncé aux trois-quart au lieu de la moitié comme on me l’avait demandé. Il faut que je précise que l’examinatrice n’avait pas le droit de donner les instructions plus d’une fois, et qu’au moment de me les donner, un travailleur Néo-Zélandais complètement frappé hurle dans la pièce d’à côté, ce qui perturbe ma concentration.

Très irrité par ce contretemps, je décide de me rabattre sur la solution « petites annonces », qui marche du tonnerre selon mes colocs.

Moins d’une semaine avant Noël, c’est l’arrivée des Rois Mages quand un type me contacte pour l’aider dans son jardin, potentiellement pour plusieurs jours.

Me voilà tout fier à revêtir ma tenue d’ouvrier assermenté.

Comme tous mes contacts m’avaient prévenu, c’est souvent physiquement intense. Par exemple, transporter plein de gros cailloux très très lourds. Mais, motivé par l’appât du gain (au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, les boulots sont « parfois » au black) afin de pérenniser mon avenir à moyen/long terme en Australie voire ailleurs ensuite, je m’en fiche et suis super motivé.

Peu importe qu’il y avait plein de plaques d’amiante en creusant une tranchée dans le terrain de mon premier « client » ^^;;

La première journée s’achève, et celui-ci, satisfait, non seulement me propose de revenir le lendemain mais en plus m’offre sept bières gratuites !

Le lendemain, j’arrive gonflé à bloc et…

…ça se transforme vite en Enfer.

Non seulement il fait une chaleur écrasante – proche des 40° – mais en plus mon employeur ne cesse de me presser encore et encore alors que je suis de plus en plus éprouvé physiquement. Certes, il est stressé parce qu’il doit rendre du matériel qu’il a loué avant la fin de la journée et je ne suis pas un professionnel, mais je fais de mon mieux et ne suis pas responsable de ses erreurs de planification (sans compter que légalement parlant, je ne devrai pas travailler sous une telle température).

Cinq minutes avant la fin officielle de mes horaires de travail (8 heures par jour, généralement 7h – 15h), je lui dis que je suis obligé de m’arrêter, car c’est dangereux pour ma santé. Je n’ai pas envie de faire un arrêt cardiaque en tentant de décharger ma deux-centième brouette pleine de rocs.

Furieux, il me dit de rentrer chez moi, que je ne suis pas un vrai travailleur, que je lui fais perdre son temps (Mouarf, je voudrais bien savoir où tu en serais, tout seul et sans mon aide, Coco…). Je décide d’attendre jusqu’à ce qu’il me paie (parce qu’il voulait se défiler, ce guignol !) et je repars avec les 3/4 du salaire prévu, dégoûté et le cœur toujours à 200 à l’heure.

C’est là que va commencer mon stress de recherche de boulot : entre Noël et le Nouvel An, le marché est logiquement plus qu’au ralenti. Un soir, mon coloc Chilien et moi recevons de manière purement fortuite la même offre pour nettoyer une usine au jet à haute pression. On est tout motivés de jouer aux Ghostbusters en tandem …mais le potentiel employeur annule le lendemain.

Le jour de l’An passe, et toujours rien. Mes 2 colocs finissent par retrouver quelque chose, mais pas moi. C’est que plein de Backpackers ont débarqué à Sydney pour le feu d’artifice du Réveillon, et séduits par la ville, décident d’y passer un peu de temps. Du coup, le marché a beau redémarrer, il y a tellement de gens qui cherchent qu’il faut avoir des réflexes de malade pour répondre dans les premiers aux annonces publiées sur le site Web Gumtree. Une minute peut tout changer.

Ce sont des jours très frustrants qui s’écoulent pour moi, rivé en permanence derrière mon ordinateur du matin au soir, de peur de louper une occasion. De temps à autre, j’ai encore quelques déceptions de « presque pris mais non ».

En trois semaines, je n’ai donc travaillé que 2 jours, ce qui est très loin de mes prévisions initiales.

Enfin, Samedi dernier, la délivrance vient de façon inattendue en fin de matinée. Un gars tout près de chez moi qui a besoin d’aide pour démolir et refaire un appart. Ce n’est qu’une demi-journée, mais ça se passe bien et je suis payé. Le gars me propose de revenir le Lundi pour la journée complète, ce que je fais.

Et finalement, je vais bosser la semaine entière pour lui ! 🙂

Durant la pause du midi, nous allons incognitos faire un tour sur le toît de l’immeuble 🙂

À la prochaine !

PS : on a prévu de tester demain midi 😉

Movie fiesta!!!

décembre 18th, 2017

Metro-Net:

(director: Kingsley Drew, Hugo’s role: extra)

https://www.youtube.com/watch?v=8LfSz_kTwv8

 

The Painting in the Spyglass:

(director: Jennifer Karlsson, Hugo’s role: camera assistant)

https://www.youtube.com/watch?v=aepB9wxRsxc

 

Delirium:

(director: Ellen Doolan, Hugo’s role: camera assistant)

https://www.youtube.com/watch?v=jkdlbFF4vc0

 

I’m sorry for your loss:

(director: Adrian Konarski, Hugo’s role: runner)

https://www.youtube.com/watch?v=qS5Ds7-yoFg

 

Vicarious:

(director: Oscar Talauta, Hugo’s role: camera assistant)

https://www.youtube.com/watch?v=EXJsC6yqsDU

 

Screened:

(director: Pelle Jerkers, Hugo’s role: extra)

https://www.youtube.com/watch?v=-LwHD6ttTqo

 

Sasha:
(director: Samantha Pinto, Hugo’s role: extra)

https://www.youtube.com/watch?v=6saMRnTowAc

 

Scusa:

(director: Kafka Keandre, Hugo’s role: camera assistant)

https://www.youtube.com/watch?v=hVoWc0TTsUs

 

How to disappear:

(director: Eliza Huybers, Hugo’s role: sound recordist)

https://www.youtube.com/watch?v=erTivoyzWro

Doco docis docit… bref, le documentaire

novembre 24th, 2017

Hello !
Ça fait un moment que je n’avais pas donné de nouvelles et…

…et oui, je reprends l’intro du précédent article 😛

Pas grand chose à raconter, mais faut quand même que je donne des nouvelles de temps en temps…

Donc les assignations pour les documentaires ont eu lieu, et je me retrouve à la fois producteur et monteur.

En tant que producteur, je suis responsable du budget, des achats, des plannings et de toute la paperasserie administrative (autorisations à faire signer pour les personnes et lieux figurant dans le documentaire, etc…)

En tant que monteur, c’est moi qui vais sélectionner, couper et ordonner toutes les séquences qu’on va filmer pour donner un rythme et une identité au film.

Je voulais tout faire sauf monteur parce que ça implique de rester des heures derrière un ordi, mais bon…

Je ne vais pas dévoiler le sujet tout de suite, mais voici juste un petit avant-goût pour vous faire cogiter 🙂

(photo prise Dimanche dernier pour le premier jour de tournage. Les 3 autres jours sont prévus la semaine prochaine et celle d’après)

A suivre ! 🙂

 

Highway to Hall

novembre 5th, 2017

Hello !
Ça fait un moment que je n’avais pas donné de nouvelles, mais comme vous devez le savoir à présent, ce n’est pas évident avec le rythme de vie à l’école.

Ces dernières semaines, je continue à m’incruster sur de nombreux tournage de films de thèse des étudiants de la promo précédente, souvent en tant qu’assistant-caméra ou figurant. Dans ce dernier cas de figure, cela inclut par exemple prendre part à une chorégraphie dirigée par une drag queen complètement détraquée, autant vous dire que j’ai hâte de voir le résultat final 😀
C’est souvent comme ça : beaucoup de rigolade ET beaucoup de travail (parce qu’on l’a répétée malgré tout  pendant facile 3h cette choré stupide…)

En parallèle, on a la reprise des cours, qui incluent de nouvelles matières, telle écriture de script et documentaire.

Le documentaire, parlons-en : c’est le second « gros truc » après le tournage des films 16mm. On reste sur du format court (une dizaine de minutes max), mais cette fois-ci, on passe au format numérique (youpiii). A nouveau il y a une compétition pour désigner dans la promo les réalisateurs (et les non-élus seront repartis dans leurs équipes pour les 4 rôles restants : producteur, caméra, son et montage).

Cette fois-ci, il n’y a plus 2 mais 5 élus, et il ne s’agit plus de présenter votre vision d’un script pré-existant mais de trouver un sujet un minimum original et l’approche intéressante qui va avec. Surbooké par les tournages, les cours et l’écriture de script, ce qu’il me reste de cerveau et d’imagination disponibles sont bien en mal de trouver une idée un minimum pertinente et motivante. Je décide de jeter l’éponge : je préfère faire du bon boulot au sein de l’équipe de quelqu’un qui a un vrai sujet que d’entraîner des gens sur un concept foireux que j’ai déniché à la dernière seconde. Au moins, je suis honnête avec moi et les autres.

D’ici la semaine prochaine, je devrais savoir sur quel rôle et projet j’atterris. Les tournages sont prévus pour Décembre.

Alors que la phase « documentaire » commence à peine, je m’immisce à nouveau sur un tournage de film de thèse : rendez-vous est donné dans un immeuble tout proche du mien. Ce que je découvre ressemble sans doute au cauchemar des dames de la bonne société, mais au paradis des cinéastes : un décor déjà tout prêt pour un film.

Surtout quand le sujet du film est une fête underground dans une ambiance psychédélique (pléonasme).

Plus précisément, tout l’immeuble est taggé de fond en comble, sur chaque centimètres carré. Et quand je dis tout, c’est TOUT.
Genre la cage d’ascenseur (avec le bruit grinçant qui va bien avec)

Ou encore le toit :

La réalisatrice voulait initialement tourner la fête dessus, mais c’est trop dangereux au-delà de 5 personnes (et en plus l’accès est interdit).

Ça, c’est l’appartement auquel on a accès (notamment pour entreposer notre matériel) :


(spéciale dédicace au frangin pour la borne d’arcade, take a look 😉 )

Vous l’aurez compris, on est dans une espèce de squat anarcho-post-hipster-tendance. Ce qui ne m’empêche pas de croiser deux mamies à chiens dans l’ascenseur, entre deux-allers-retours. Ça détonne 😀

Pour une fois, je ne suis pas assistant à la caméra, mais chargé du son.
Et pour un fois, je n’ai pas lu le script au préalable, et je n’ai qu’une idée diffuse du sujet.

En arrivant, j’apprends qu’il va y avoir une scène entre les 2 actrices principales dans la salle de bains.
Enfin, une scène, quoi.

Oui, vous avez parfaitement compris 😛

Et dans ce genre de situations, par respect pour les interprètes (tant pour leurs performances que pour leur intimité), on fonctionne en « plateau fermé » : équipe de tournage hyper-restreinte, seuls les membres absolument essentiels peuvent être présents.

Et la prise de son, c’est essentiel.

Et…

Et je vais doucher vos fantasmes tout de suite : comme la prise de son, c’est essentiel, mais que comme ne pas voir apparaître le gars du son et sa perche (son micro, pas l’autre perche, bande de dégoûtants 😛 ) sur un plan, c’est essentiel aussi, je me retrouve enfermé dans les toilettes, planqué derrière la porte, témoin aveugle d’une embrassade passionnée.

La scène suivante se déroule… dans la chambre.
Rien de cochon, mais deux actrices discutant en sous-vêtements quand même.

Et je vais devoir à regret briser à nouveau vos perverses espérances : à moitié enrhumé, je dois effectuer debout, immobile et silencieux un enregistrement de son de prises de plus de 3 minutes (ce qui est très long) dans une chambre assez compacte.

Comme souvent sur un plateau, l’accumulation de personnes et de matériel dans un endroit exigu fait très vite grimper sa température. Je commence à me sentir nauséeux. Je m’acquitte avec succès de mon travail et à peine celui-ci terminé, je préviens la réalisatrice que j’ai besoin d’air frais et m’éclipse de la chambre, pour éviter un malaise. Je me rétablis très vite heureusement : j’ai pris la bonne décision au bon moment.

Le lendemain, on tourne dans les escaliers et couloirs de l’immeuble. Malheureusement, c’est Vendredi soir (et jour de fêtes d’Halloween en plus), ce qui fait qu’il y a des fêtes dans tout l’immeuble, ce qui devient un cauchemar pour le son (et donc bibi).

Oui, c’est l’ambiance qu’on veut donner au film, mais si on n’arrive même pas à distinguer ce que disent les actrices, ça ne sert pas à grand chose…

Le cinéma est une aventure infinie jamais avare en imprévus…. 🙂

Apocafilm Now – part 2

octobre 14th, 2017

[English version not there yet again, I’m still too tired to do both 🙁 ]

Donc me voilà à présent embarqué pour le second tournage, celui de Delirium.

Le premier jour, on filme dans le couloir sur le palier de l’appartement de la réalisatrice. Les maquillages de zombie rendent super bien, mais avec la chaleur due tant à l’étroitesse du lieu qu’au nombre de personnes présentes, ils fondent partiellement plusieurs fois, ce qui nous fait prendre du retard le temps que la maquilleuse corrige ça.

Ah, et on a à nouveau un problème avec ce satané film dans ce satané magasin. Comme c’est la troisième fois que ça nous arrive, à moi et à l’autre assistant-caméra (lui aussi est sur les 2 films), on commence à avoir l’habitude et on prend la chose avec plus de philosophie.

Entre deux prises, l’acteur-zombie consulte ses mails…

Le tournage terminé, on se dépêche de rapatrier tout le matériel dans l’appartement où on doit tourner le lendemain (celui d’un étudiant de la promo précédente). Et nous voilà parti pour ce qui est sans doute le jour le plus exigeant au niveau technique et sécurité, puisqu’on tourne dans…. une salle de bains.

C’est quelque chose que d’avoir une caméra calée dans une douche, la camerawoman qui essaie de se placer derrière pour l’utiliser, l’assistant son planqué dans un coin avec son micro, le 1er assistant caméra qui essaie de régler le focus sans gêner la camerawoman, le 2nd assistant caméra (moi) qui essaie de se glisser avec son clap en début de prise… et je ne vous ai même pas parlé de l’électricienne 😛 (à comprendre dans le sens cinéma = chargée de l’éclairage).

Et tout ce beau monde essaie de ne pas se faire voir et entendre de la caméra et du micro, ni de déranger le(s) acteur(s) dans sa/leur performance.

A l’étroitesse et l’humidité, on ajoutera le fait que l’acteur principal doit à partir d’un moment s’immerger complètement dans un bain, avec ses vêtements. Personne n’a envie que la camera super-lourde pointée sur lui ne fasse plouf dans l’eau puis sur sa tête (ou l’inverse) ou que la camerawoman qui multiple les positions les plus improbables faute de place ne chute du rebord de la baignoire.

Le planning prévoyait que notre acteur resterait 1h dans l’eau.

Mais comme évidemment on prend du retard, on finit après qu’il y ait passé le double ^^;; Encore heureux, il tient le coup et est habitué à ce genre d’aléas.

Ah, et je pourrais encore vous parler de la séquence où on filme un début de lâcher de bouteille en verre et où notre producteur (oui, vous avez bien lu : producteur) est planqué, couché au sol sur une couverture pour rattraper la bouteille avant qu’elle n’atteigne fatidiquement le sol 😀

Le troisième et le quatrième jour, on est en studio. Le même qu’utilisé par Spyglass, sauf que le décor a été complètement changé évidemment. La chef décoratrice de Delirium a abattu un boulot énorme, qui impressionne jusqu’à nos acteurs 🙂


Et hop ! Cascade !

A ce stade, je crois qu’il est inutile de mentionner un quatrième problème avec ce put**n de magasin 😛

Enfin, on arrive au bout : le dernier plan qui devait être anodin (vue des pieds de l’acteur principal) me semble prendre trois plombes à être validé (on essaie un effet de lumière particulier seyant à l’ambiance horreur du film). Puis une fois que la caméra s’est éteinte, il nous reste encore à enregistrer des sons complémentaires.

Puis ranger le matériel.

Puis dégarnir le décor.

Je n’arrive pas à réaliser : j’y suis arrivé, j’ai réussi mon pari.
11 jours quasi-non-stop. J’ai fait les 2 films d’affilée ! 😎

Ces tournages ont eu un impact sur tout le monde, et on est nombreux à se sentir transformés par l’expérience.
Nous ne sommes plus tout à fait les mêmes; en bien comme en mal, des gens se sont confirmés ou révélés en plateau.

Mais guère le temps de nous reposer sur nos lauriers : comme vous devez à présent le comprendre, le repos est souvent de courte durée à l’école.

En parallèle de notre reprise des cours, les étudiants de la promo précédente (qui ont commencé six mois avant nous) doivent tourner leurs films de thèse, graal ultime concluant l’année d’études.

L’occasion pour plusieurs d’entre nous de s’incruster sur plusieurs tournages (dans n’importe quel rôle possible) pour leur filer un coup de main et glaner de l’expérience facilement. Dès la première semaine de reprise, je suis sur 2 tournages (et je ne compte pas m’arrêter là… 🙂 ); il s’agit de 2 comédies très différentes dans le style, et on se fend bien la poire tout en faisant notre boulot. J’ai vraiment hâte de voir les résultats finaux.

Je croyais en avoir fini avec ces fichus films 16mm (le documentaire – j’en reparlerai prochainement – et mon film de thèse seront tournés en numérique), je me trompais.

Aujourd’hui, j’ai eu un cours optionnel de montage …. sur film 16mm.
Oui, car j’ai choisi mes options lors de mon inscription, à une époque où je n’y connaissais rien ^^;;

Alors, je mets la photo de la Steinbeck – parce que je sais que ça va faire plaisir au paternel – mais si l’aspect historique est intéressant pour la culture et la curiosité générales…. quelle horreur le montage à l’ancienne !

Un boulot super méticuleux et super ingrat – marquer les débuts et fins des prises sur la bande image et la bande son, synchroniser les 2 bandes, couper ce qu’il y en trop, rajouter quand c’est nécessaire, retour en arrière pour vérifier, avance-rapide…. – qui nous fait « finir » 2 heures plus tard que prévu.

Sur ce, je vais ménager mes derniers neurones en vie….

A plus !


Die Große Machine

Apocafilm Now – part 1

octobre 5th, 2017

[English version not there yet, I’m too tired to do both 🙁 ]

Après des semaines de retour à l’hôtel, je me décide à reprendre mes recherches d’appart : je finis par dénicher un bon prix à un bon emplacement (juste à côté de Central, la gare principale de Sydney). C’est tellement louche d’entrée que je me dis paradoxalement que ça ne peut être que le bon numéro : je donne de l’argent à trois personnes différentes, l’un d’eux m’appelle « mon pote » par textos interposés (« bro ») et je n’ai aucune preuve de paiement autre que la bonne foi de mes interlocuteurs. C’est comme ça en Australie.

Mon instinct se confirme avec les occupants de la coloc : une Italienne et quatre Sud-Américains (1 Brésilien, 1 Brésilienne, 1 Chilien et 1 Guatémaltèque). Oubliée la domination française et je peux pratiquer un peu mon Espagnol, ce qui ne me déplaît jamais 🙂

L’ambiance est meilleure aussi (pas encore de baston entre colocs 😀 ) et au bout de 8 jours dedans (au moment où j’écris ces lignes), je le sens bien.

J’ai trouvé mon appart juste à temps car on entame alors les derniers jours décisifs précédent le lancement des tournages des deux films dans lesquels je me suis embarqué.

Le premier en chantier est The Painting in the Spyglass (Le Tableau dans la longue-vue, j’en parlais déjà dans mon précédent article), le second Delirium. Deux types de films très différents : drame avec bons sentiments pour l’un, horreur pour l’autre.

The Painting in the Spyglass, c’est en gros l’histoire d’une grand-mère et son petit-fils, liés par un tableau et une longue-vue (je n’en dis pas plus, au cas où vous ayez l’opportunité de voir le fim un jour; je vous tiendrai au courant si quelque chose de potable en sort).

Les 3 jours précédant le début du tournage de Spyglass, la chef décoratrice commence à construire et décorer le plateau qu’on va utiliser pour le premier jour de tournage : peindre des faux murs, portes et fenêtres, les assembler, déplacer du mobilier et des objets à l’intérieur, …

Le premier jour, pas un chat pour l’aider à part les 2 assistants caméra (dont je fais partie) et la réalisatrice. Bonjour l’implication et l’esprit d’équipe. Je l’ai un peu mauvaise, d’autant plus que je sais que le tournage en lui-même va être crevant physiquement et mentalement. Si personne n’y met du sien, les 2 assistants caméra, ils vont griller toute leur énergie avant même de commencer. C’est d’autant plus injuste que la chef déco est adorable et fait vraiment du bon boulot.

Le second jour, y a plus de monde (après que Bibi a diplotament râlé sur le groupe Facebook dédié au film). Le troisième jour, retour à la case départ, avec juste les mêmes 4 personnes. Youpi.

Il y a également un gros problème de communication sur ce projet. En fait, pas mal des couacs sont à imputer à la productrice, plus occupée à draguer les étudiants des promos supérieures pour s’incruster dans leurs films qu’à aider sa propre équipe dans la dernière ligne droite. Et c’est loin d’être la seule crasse qu’elle nous fait.

Bref, le tournage tant attendu finit enfin par débuter.

Premier jour, lever avant les 6h du mat. C’est long, très long, avec beaucoup de prises et une température infernale dans le studio (on ne peut pas enclencher la ventilation, car ça ferait un bruit de fond lors de l’enregistrement du son).

Les gens ne sont pas forcément habitués à travailler ensemble, ça court dans tous les sens (enfin pas tous, quelques sont plus du genre poil dans la main …donnant du coup plus de boulot aux autres). Impossible d’avoir une mécanique bien huilée. En fait, sur un plateau de tournage, il a forcément des imprévus qui se produisent; avoir une mécanique bien huilée, ça veut dire que quand une bricole arrive, on se démerde pour ou la réparer, ou trouver un plan B potable au plus vite. Ça veut dire aussi que chacun sait ce qu’il a à faire, et quand il doit le faire.

Alors que la cacophonie bat son plein, un hurlement de désespoir résonne dans le studio.

Tout le monde stoppe ce qu’il faisait (ou ne faisait pas) : l’actrice jouant la grand-mère est tout simplement en train de répéter une scène avec la réalisatrice pendant qu’on prépare l’équipement pour la scène tout autour.

Son jeu bluffe tout le monde. Instant de magie dans le chaos.

On arrive au bout du premier jour totalement crevés, avec facilement une heure sup sur le planning prévisionnel (et ce sans même compter le temps de rangement du matos)

Le second jour, lever à… 3h du mat.
Direction la plage (je vous en ai déjà parlé de celle-là). Oui, parce qu’on veut tourner la scène à l’aube. Ce qui veut dire que non seulement il faut arriver tôt, mais en plus le temps nous est plus que compté, rapport à la progression de la lumière solaire (tricher est possible, mais pas sur un gros intervalle de temps).

Si on ajoute à cela qu’on doit gérer tout ce qui est sable avec le transport et l’emploi du matériel et que la dernière prise implique que les 2 acteurs doivent se jeter à l’eau tous habillés (= leurs vêtements mettront du temps à sécher = on n’a donc le droit qu’à une seule prise sinon c’est foutu), vous comprendrez aisément que tout cela relève de Mission Impossible ou l’Agence Tout risques 😛

On s’en sort pourtant étonnamment bien.

On prend une pause bien méritée …et l’après-midi on attaque le tournage dans un nouvel endroit : le garage d’une maison de banlieue. Et alors qu’on croyait le plus dur passé, la pire tuile possible nous tombe sur la figure : la caméra commence à faire un bruit étrange.

On arrête le tout, on inspecte le magasin (= boitier contenant le rouleau de film).
Die Grosse Katastrophe. Le film s’est enroulé n’importe comment à l’intérieur du magasin.

Autrement dit, tout ce qu’on a tourné jusqu’à présent ce jour est potentiellement inutilisable.
Y compris la plage-à-l’aube-qu’on-s’est-levés-à-3h-du-mat.

Malgré ce gros coup sur la carafe, on se doit de réagir au plus vite si on ne veut pas rentrer brocouilles : on décide de retourner en mode express toutes les scènes concernant le garage. Au moins, on n’aura pas à se redéplacer dans ce lieu pour refilmer si rien ne peut être sauvé de notre travail du matin jusqu’au moment de l’incident.

Inutile de vous dire qu’on est à nouveau en retard sur le planning, et qu’on rentre à nouveau très tard une fois tout le matériel rangé.

Le lendemain, c’est jour off pour Spyglass.
Maiiiiis…… jour de construction du plateau pour Delirium. C’est reparti pour le charbon. Ça en plus de fixer des problèmes de matériel pour Spyglass (genre par exemple une lampe qui a grillé et doit être remplacée). Pour Delirium au moins, il y a plus de monde au rendez-vous, et ça fait plaisir.

Mais je suis tellement crevé que je repars chez moi en milieu d’après-midi pour grappiller une heure de sieste.

Et c’est parti donc pour le troisième jour de Spyglass, cette fois-ci dans une – vraie – maison de retraite. Des résidents plus ou moins gâteux observent avec curiosité notre tournage (certains sont tellement dans leur monde qu’on redoute un peu qu’ils débarquent devant l’objectif de la caméra en pleine prise).

Ah, et on a à nouveau le film qui merde à l’intérieur du magasin 😛 (sauf que cette fois, c’est moins grave : on a à retourner qu’un plan)

De façon générale, on a beau être exténués, on travaille à présent de façon plus optimale : les erreurs et imprévus des jours précédents ont forgé notre expérience.

Le tournage terminé, on rapatrie tout l’équipement à l’école et on célèbre ça avec des muffins cuisinés par la réalisatrice 🙂
Moment particulier quand les acteurs et équipe signent au dos de la fameuse peinture de l’histoire, que la réalisatrice va conserver ^_^

Je m’autorise une bière au pub le plus proche de l’école.

Une seule, parce que le lendemain, c’est le premier jour de Delirium.

Lever avant les 6h du mat.

Et la suite au prochain épisode ! 😎

Citizen Karnage

septembre 21st, 2017

[English version below]

La malédiction de l’appartement infernal, épisode 2 : pas grand chose niveau news du front, on attend que le propriétaire porte plainte contre la logeuse malhonnête.
Une anecdote tout de même : un matin, je me rends à la police pour porter plainte. Alors que j’explique ma situation à l’agent de police au guichet, ça s’agite dehors : quelqu’un tente d’échapper à des policiers. Je n’ai pas assisté au début de la scène donc je ne peux émettre que des hypothèses, mais le fautif m’a plus l’air d’être un SDF apathique qu’un terroriste ultra-armé. Le policier du guichet se précipite pour aider ses collègues, et voilà donc pas moins de 6 agents pour immobiliser un SDF. De retour au guichet, il me fait comprendre que je ne vais pas pouvoir déposer plainte et que seul le propriétaire peut le faire. On vit dans un monde formidable, ma bonne dame.

Mais le gros événement de la semaine, c’est sans conteste le fameux tournage de Citizen Kane dont je vous ai déjà parlé.
Deux jours avant le tournage, on n’a toujours pas d’acteurs et ça commence sérieusement a m’inquiéter (j’ai d’ailleurs l’impression d’être le seul de l’équipe de tournage a m’en soucier ; il faut dire que les autres tournages à venir accaparent également notre temps et nos pensées). Les autres étudiants de l’école (promotions précédentes + étudiants de l’école d’acteurs qui partage les locaux avec nous) sont tous trop occupés pour nous aider. Finalement, avec le réalisateur du matin et la réalisatrice de l’après-midi, on finit par trouver une combine : le réalisateur du matin jouera tous les rôles ! Le rendu risque d’être un peu psychédélique, mais il sait jouer, il est confiant et on a de toute façon pas trop le choix.

Le Samedi tant attendu arrive, tout le monde est sur le pied de guerre à 8h du matin à l’école. La tension est palpable.
Pour rappel, nos rôles diffèrent entre le matin et l’après-midi. Je suis premier assistant-réalisateur pour cette première demie-journée, ce qui veut dire en gros que je suis censé être au four et au moulin : vérifier auprès de tous les membres de l’équipe (réalisateur, caméra, son, …) si il n’y a pas de problème avant et après le tournage d’une prise et se débrouiller pour qu’on soit dans les temps niveau chrono. En gros, je suis Rambo parachuté en mission-suicide en territoire hautement miné.

Avant même le début officiel du tournage, un membre de l’équipe me demande : « C’est quoi mon rôle ? « .
Je suis consterné. Ça fait deux semaines qu’on les connait, les rôles. Ça commence bien.
Tout le monde n’est pas aussi « candide » heureusement, mais un seul membre avec un tel état d’esprit et de préparation peut vous plomber un tournage.

Sans compter que nous sommes tous débutants pour la plupart. Si la motivation et l’implication ne sont pas présentes, on va pas aller loin.

La première demi-heure du tournage ressemble à un enfer : personne ne m’écoute, presque tout le monde panique dans son coin, il nous manque du matériel alors qu’on était censés avoir tout réservé comme il faut la veille (une caméra sans batterie, c’est un peu inutile…), …

Avec l’aide d’un professeur nous supervisant, on se reprend petit a petit. On a quand même de la chance sur plusieurs points :

  • on a bien préparé notre liste de plans en amont, et elle est réaliste (on doit en filmer 7)
  • le réalisateur-acteur conserve son sang-froid et n’oublie que rarement ses lignes de texte
  • enfin, le directeur de la photographie a l’idée de gérer nos 2 prises de vues les plus compliquées en simultané : pendant qu’une partie de l’équipe filme le plan caméra à l’épaule (c’est lourd, lent et faut pas trop trembler pour avoir un résultat acceptable), un autre groupe prépare le plan « Dolly » en montant l’engin et ses rails.

C’est ce qui nous sauve au final, car on est au final pile dans les temps.

Je pensais que le matin était l’enfer.
Je me trompais.

L’après-midi est Armageddon puissance quinze.

On perd VINGT-CINQ minutes au début parce que notre clappeur… ne sait pas lire correctement son clap (« Scène X plan Y prise Z »).
Par ailleurs, la liste de plans n’a pas été pleinement préparée avant le tournage et notre directeur de la photographie de l’après-midi est… un énergumène (pour info, c’est le gars qui m’a demande le matin : « c’est quoi mon rôle ? »). Et vu que je suis 1er assistant caméra sur cette partie, c’est donc mon supérieur direct. Youpi.

A la fin de la journée, tout le monde est lessivé mais heureux d’avoir fini. On décide d’arroser ça comme il se doit.

Et le lendemain, Jour du Seigneur, … je suis à nouveau à l’école à 8h du matin.
Pas de repos pour les braves.
Mission repérage pour l’un des 2 films qu’on est censés tourner à la fin du mois/début Octobre.

Oui, car trouver des lieux de tournage adéquats – que ce soit en intérieur ou en extérieur – est une part très importante de la phase de pré-production : en gros, il faut que le lieu convienne à la vision du réalisateur, soit relativement facile d’accès et qu’on ait l’autorisation d’y tourner. Si il y a des contraintes spéciales à prendre en compte (par exemple : une maison super jolie mais avec un réseau électrique pourri pas capable de supporter l’énergie nécessaire pour tout notre équipement), c’est au moment du repérage qu’on doit vérifier tout ça.

Au bout de quarante minutes de voiture, nous voilà donc à Curl Curl Beach, ce qui me permet d’enfin mettre des images dans cet article très verbeux 😛

Le film en projet s’appelle The Painting in the spyglass (Le Tableau dans la longue-vue) et la scène d’introduction a lieu sur une plage. J’aurai sans doute l’occasion d’en reparler vu les défis techniques multiples que pose ce type de lieu.

L’équipe de reconnaissance est constituée de la réalisatrice, du directeur de la photographie, de la chef décoratrice et de ma pomme (1er assistant caméra).

Environ deux semaines plus tard, on a sous les yeux le résultat de notre tournage Citizen Kane. Entre rigolade, fierté et honte, on remarque alors toutes les erreurs qu’on a laissées passer (par exemple, le reflet d’un membre de l’équipe dans une fenêtre). Etrangemment, le rendu du tournage de l’après-midi semble meilleur que celui du matin.

La magie du cinéma, qu’ils disent…


[ENGLISH VERSION HERE]

The curse of the infernal flat, episode 2: no real news from the front, we wait for the owner to report against the dishonest landlady.
An anecdote still: one morning, I go to the police to report. As I explain my situation to the policeman at the counter, it goes crazy outside: someone attempts to escape from policemen. I didn’t see the start of the scene so I can only emit hypotheses, but the offending seems to me to be more an apathic homeless guy than an ultra-weaponized terrorist. The policeman from the counter runs to help his colleagues, and so are no less than 6 agents to immobilise one homeless man. Back to the counter, the policeman makes me understand that I won’t be able to report and that only the owner will be able to do so. We live in a wonderful world, my dear.

But the big event of this week is without contest the famous shooting of Citizen Kane I already told you about.
Two days before shooting, we still don’t have any actors and this seriously starts to worry me (I have the feeling to be the only person in the crew to worry about that, in fact; I must stay the other incoming shootings take a lot of our time and thoughts as well). The other school students (previous classes + actor school students who share the place with us) all too busy to help us. Eventually, with both the morning director and the afternoon director, we end up finding a trick: the morning director will play all the roles! The result might be a little psychedelic, but he can act, he is confident and we don’t have that much choice anyway.

The long-awaited Saturday comes, everyone is on the battlefield at 8am at school. Tension is in the air.
As a reminder, our roles change between morning and afternoon. I am first assistant director for the first half-day, which roughly means to I’m supposed to be everywhere at the same time: check with the crew members (director, camera, sound, …) if there is no problem before and after filming a take and manage the time in order for us not to be late. In short, I am Rambo parachuted for a suicide mission in highly mined territory.

Before even the proper start of the shooting, a crew member comes to me and ask: « What is my role? ».
I am dismayed. It has been two weeks already that we know the roles. Good start.
Everyone is fortunately not as « candid », but one only member with this kind of mind and preparation state can screw your shooting.

Without even mentioning that most of us are beginners. If motivation and implication are not there, we won’t go far.

The shooting first half-hour looks like inferno: no one listens to me, nearly everyone panics in its corner, there is missing equipment although we thought having booked everything as it should the day before (a camera without battery is a little useless…), …

With the help of a supervising teacher, we recover step by step. We nonetheless are lucky on several points:

  • we prepared well our shot list upstream, and it’s realistic (we have to shoot 7)
  • the director-actor keeps his self-control and forgets only a few times his lines of text
  • at last, the director of photography has the idea to manage our 2 most complicated shots simultaneously: as a part of the crew shoots the handheld camera shot (it’s heavy, slow and you better don’t shake too much to have an acceptable result), another group prepare the « Dolly » shot, assembling the beast and its tracks.

It’s what saves us at the end, because when we finish right on schedule.

I thought morning was inferno.
I was so wrong.

Afternoon is Armageddon times fifteen.

We lose TWENTY-FIVE minutes at the beginning because our clapper… don’t know how to read properly his clap (« Scene X shot Y take Z »).
Besides that, the shot list was not fully prepared before shooting and our director of photography for the afternoon is… an energumen (for the record, it’s the dude who asked me that morning: « what is my role ? »). And since I am 1st assistant camera on this part, he is thus my direct superior. Yihaa.

At the end of the day, everyone is drained but happy to have finished. We decide to celebrate that as it should.

And the next day, Day of the Lord, … I am once again at school at 8am.
No rest for the braves.
Spotting mission for one of the 2 films we are supposed to shoot at the end of the month/early October.

Because finding adequate shooting locations – be it indoor or outdoor – is a very important part of the pre-production phase: in short, the location has to fit the director’s vision, must be relatively easy to access and we must get the permission to shoot there. If there is any special constraint to consider (for example: a very beautiful house with a very bad electric network not able to support the needed energy for all of our equipment), it’s during location reconnaissance that we have to check all of this.

After forty minutes of driving, we arrive at Curl Curl Beach, which at last allows me to put pictures in this very verbose article 😛

The film in development is named The Painting in the spyglass and the introduction scene takes place on a beach. I certainly will will have the occasion to talk again about it, considering the multiple technical challenges brought by this kind of place.

The reconnaissance team is consisting of the director, the director of photography, the production designer and my face (1er assistant camera).

Nearly two weeks later, our eyes can discover the result of our Citizen Kane shooting. Between laughs, pride and shame, we notice all the errors we let slip (for example, a crew member reflection in a window). Strangely, the afternoon shooting render seems better than the morning one.

The magic of cinema, as they say…