Au bout d’une semaine et demi de boulot dans l’hôtel de Kyôto, la situation a quelque peu évoluée : l’Américain puis la Philippine nous ont successivement quittés. Une Allemande est venue en remplacement, mais son comportement ne nous encourage pas des masses à nous lier à elles (genre je gueule au téléphone tous les soirs, entre minuit et deux heures du mat’). Du coup, l’ambiance est un peu moins folle. Quelques jours plus tard, deux Françaises sympas arrivent à leur tour, mais c’est déjà trop tard.
Trop tard, parce que je commence en avoir ras le bol du manque d’organisation total dans lequel on travaille (le gars censé nous superviser quitte son boulot en Novembre, donc il fait pas état de la motivation la plus énorme), que j’ai un peu l’impression d’avoir fait le tour de la ville et qu’une sensation bien connue se manifeste dans mon organisme : le gargouillement des tripes.
En gros, j’ai la bougeotte qui me démange.
Après des jours d’atermoiement et de repoussage d’échéance, mon départ se fait de façon on ne peut plus précipitée, vu que le bus de nuit que je recherche n’existe – pour une raison que j’ignore – que le Vendredi. Bref, j’annonce à tout le monde que je pars …le jour même.
Retour vers le Sud-Ouest, direction Hiroshima.
(Vous remarquerez que je vous ai évité les titres d’articles subtiles du genre « Hiroshima, c’est de la bombe » et compagnie 😛 )
J’ai réservé mon hôtel (pas la nuit que je passe dans le bus, mais celle d’après) tout autant à la dernière minute. Du coup, y avait pas beaucoup de choix.
Et du coup, je ne me rends compte le matin de mon arrivée que l’hôtel n’est pas à Hiroshima même, mais à Miyajimaguchi …à 25 minutes en train.
Au final, ma manie de la dernière minute et ma bourde géographique jouent en ma faveur : Miyajimaguchi est au bord de la mer, en face d’une île (Miyajima tout court). Un plan récupéré à l’hôtel m’apprend que l’île recèle de temples, parcs et autres panoramas. Du coup, je prends un ferry au flair, en espérant que je ne débarquerai pas pour me rendre compte que l’accès est payant.
Bonne initiative, puisque c’est gratuit.
Ce genre d’aventure me rappelle beaucoup ma découverte de l’île de Rangitoto en Nouelle-Zélande, il y a presque 2 ans 🙂
Rien à voir niveau faune et flore, cependant : l’île est peuplée de chevreuils en liberté et se mêlant aux gens sans la moindre crainte, tant que les arbres ont des débuts de couleurs d’automne (avec des températures d’été 😎 ). La base de l’île est on ne peut plus bouffée par le tourisme et les touristes, mais heureusement, la ballade vers le sommet s’avère plus sauvage.
Alors que j’approche du but, j’entends des moines jouant du tambour à huis-clos. Dans le genre motivation pour les derniers mètres et impression d’accomplissement épique, ça le fait 🙂
Sur ce, je ferme mon claque-merde et je balance les photos.
Si je peux me permettre, si vilain titre pour d’aussi jolies photos !!!!