A Picton a succede Nelson, une centaine de kilometres a l’Ouest. La, je ne peux que constater que mes crapahutages incessants des derniers jours (semaines ?) m’ont epuise tant physiquement que mentalement. La ville ne propose pas grand chose d’interessant, mais je peux comater tranquillement au bord de la riviere et il faut de toute maniere que je me repose un minimum.
Mais cela ne dure guere longtemps, car mes jours chez les Kiwis sont comptes. Je decide de me rendre dans le parc naturel voisin, baptise Abel Tasman. On m’en a dit du bien, et tous les prospectus touristiques du coin en parlent comme du truc majeur a faire. La meteo prevue n’est pas geniale, mais sur les trois jours que je reserve a l’expedition, le second devrait etre (le seul) ensoleille. Je decide donc de tenter le coup.
Mon premier jour est assez ingrat : la pluie ne cesse que dans la seconde moitie de l’apres-midi et, malgre l’abri souvent procure par les arbres, j’en prends quand meme bien sur la tronche, et le sentier n’en est pas moins boueux. Par ailleurs, je dois avouer que je suis assez decu : j’ai un peu le meme sentiment avec le lieu qu’avec Halong Bay au Vietnam. A savoir que c’est beau certes, mais je ne trouve aucune connection particuliere avec l’endroit. Et j’ai vu plus impressionnant dans le pays.
En fin d’apres-midi, j’ai parcouru la moitie du sentier cotier (environ 6 h de marche) et je suis a peu pres sur de ma decision : ce que j’ai vu jusqu’a present ne me donne pas une envie irresistible de continuer. Mais pour l’heure, j’ai des besoins plus urgents : je suis oblige de passer la nuit sur place et je n’ai reserve aucun dans aucun des campings et autres hebergements dissemines dans le parc. Reservation qui est obligatoire, bien entendu. Il me faut donc trouver un coin pour dormir parfaitement illegal, en esperant ne pas me faire debusquer par les gardiens.
La chance veut que cinq minutes a cote de mon point d’arret se trouve une plage bien planquee, a l’abri du vent, avec toilettes et point d’eau integres qui plus est. Et voici comment je passe la nuit dans mon sac de couchage …etale sur une table en bois. Nuit pas tres agreable car je dois subir durant plusieurs heures un mal de tete surgi d’ou ne sais-je.
Le lendemain, lever a 5 h – avant le soleil – et depart une demi-heure plus tard, en meme temps que lui. Et c’est parti donc pour la marche retour, toujours en esperant ne pas se faire intercepter par un gardien un peu trop besogneux. Durant deux heures, je marche sans croiser personne et au bout de trois, je n’ai rencontre qu’une randonneuse. Enfin, en un temps record de quatre heures et cinquante minutes, je torche le trajet. Pour le repos, on repassera 😛