L’histoire moderne d’Hong-Kong commence au 19ème siècle, lorsque les puissances occidentales trouvent régulièrement de bons vieux prétextes bidons pour faire la guerre à la Chine et lui grappiller des bouts de territoires : dans les découpages de pizzas qui s’en suivent, la Grande-Bretagne récupère Hong-Kong.
(Pour l’anecdote, le prétexte invoqué par les Anglais pour aller jouer du canon fut l’opposition du pouvoir Chinois au commerce …de l’opium. Ça ne s’invente pas.)
A l’origine, Hong-Kong se limite à l’île homonyme, mais dans les années suivantes, les Anglais récupèrent des portions de la côte chinoise lui faisant face, à commencer par la baie de Kowloon. C’est pourquoi aujourd’hui, il faut toujours faire la distinction entre Hong-Kong tout court (l’agglomération) et Hong-Kong island (un quartier de la ville).
Les années passent et la colonie britannique se développe, voyant notamment l’arrivée d’un important nombre d’immigrés originaires du sous-continent Indien (= actuels Inde + Pakistan + Bangladesh). Leurs descendants constituent toujours aujourd’hui une importante minorité de la population.
La seconde guerre mondiale n’épargne pas Hong-Kong : le 8 Décembre 1941, à peine 8 heures après l’attaque de Pearl Harbor, la ville subit à son tour l’assaut des Japonais. Elle tombe le jour de Noël. Jusqu’à la fin de la guerre, elle subit l’impitoyable occupation nippone : famine, viols de masse et j’en passe. A l’issue du conflit, la population, entre fuites et décès, a diminué de plus de moitié (600 000 contre 1, 6 million avant-guerre).
Après-guerre, la Grande-Bretagne choisit de conserver la colonie, par intérêt stratégique (à cause de la Guerre Froide). La gouvernance en est cependant progressivement démocratisée, de part le contexte global de décolonisation. La ville se reconstruit, la population croit à nouveau (via l’arrivée de nombreux Chinois fuyant le régime communiste) et quelques décennies plus tard, le monde entier connaît Bruce Lee et son super nunchaku.
En 1997, Hong-Kong est rétrocédé à la Chine, mais conserve un gouvernement (démocratique) et une monnaie distincts de la Chine « continentale ». Ce qui explique, par exemple, qu’il n’y ait pas besoin de visa pour s’y rendre, contrairement au reste de la Chine.
Stop chrono !
A une prochaine 🙂
PS : j’ai eu l’idée de cette série d’articles quasiment dès le début de ce voyage. Il m’arrive souvent de traverser des pays dont l’histoire ne nous est pas familière. Ça n’est pas pour ça qu’elle est inintéressante et qu’elle doit être snobée.
J’entends de temps en temps des phrases du genre « L’histoire, c’est rasoir/ça me soûle ». Ça me donne un peu l’impression qu’on chie sur la mémoire de tonnes de personnes qui ne le mérit(ai)ent pas. Du coup, je me suis dit : chiche ! On va faire essayer de faire du compact, et si les gens accrochent, ils pourront enchaîner sur tout un tas de textes plus détaillés rédigés par de bien meilleurs spécialistes que moi 🙂
PS 2 : pour celles et ceux d’entre vous qui se poseraient des questions sur les statues montrées sur les 2 photos ci-dessus : il s’agit de la « Hong-Kong Avenue of Comic Stars », une zone du parc de Kowloon dédiée aux plus célèbres personnages de la bande dessinée hong-kongaise…. parfaitement inconnus par chez nous ^^;
L’espèce de Batman est nommé Dragon Lord, par exemple.
Ça m’a donné envie de découvrir leurs aventures. Pas vous ? 🙂
Merci pour cette petite leçon d’histoire prof !