Archive for the ‘Blabla et triturage de méninges’ Category

Je suis vivant

jeudi, février 26th, 2015

Il fait chaud.

Les fesses (idéalement) calées contre ce que tu trouves (le sol, un mur ou ton sac), tu attends.

Au milieu de cette bourgade paumée, qui n’a pour unique vocation qu’être une zone transitoire, tu ressembles un peu à une anomalie cosmique : seul étranger, attendant pour une durée pas vraiment déterminée un transport qui te conduira vers une destination pas complètement déterminée au bout d’un nombre d’heures relativement indéterminé.

Tout près de toi se trouve une petite boutique vendant de tout et de rien. D’un haut-parleur s’échappe une musique locale typiquement kitsch genre Ode à l’Amour (mais pas la version de Beethoven).

Ta dernière douche remonte facilement à plus d’un jour. L’hygiène de tes vêtements est en adéquation optimale avec celle de ton corps.

Et pourtant, pourtant… c’est souvent dans ces moments-là que tu te dis :

« Je suis vivant. »

Estoy vivo.

 

La Terre est ronde, Episode VII : mastering jungle and waves, looking for the Jaguar y sus amigos muy peligroso

Remerciements :

Chloé, Eefke, Elias, Espan, Fabrice, Franka, Frida, Gabriel, James, Jenni, Judith, Kewin, Marion, Mark, Maryline, Nico, Pim, Ron, Sebastian, Vera, la famille suédoise de Cahuita et le cuistot vénézuelien inattendu à Alajuela.

The Sound of Silence (…et autres images)

mercredi, janvier 8th, 2014

Voyager, ce ne sont pas que des images, ce sont aussi des sons de toutes sortes. Ce sont notamment des musiques que vous associez inévitablement à certains endroits. Et cette association a de grandes chances de perdurer si vous écoutez la musique en question alors que vous êtes en transit entre 2 points, à bord d’un véhicule plus ou moins confortable 😎

Autant ne pas se voiler la face, ces musiques « on the road » sont souvent de la grosse soupe, chose dont vous avez pertinemment conscience (même sans comprendre forcément les paroles) Ça fait d’ailleurs partie du charme de la chose 😀

Sur ce, on commence le menu avec le plat de résistance, à savoir les photos du voyage :

Australie – Ze Come-back :

  • Perth

Nouvelle-Zélande – Île du Nord :

  • Sydney

Nouvelle-Zélande – Île du Sud :

  • Brisbane - Sydney - Melbourne

Et on termine par le dessert : le nouveau film !!! :))

En effet, je me suis rappelé il y a quelques jours que je n’avais jamais publié les vidéos de mes voyages post-Tour du Monde. C’est désormais chose faite. Oui, vous avez bien compris, il n’y a pas que de l’Océanie, Messieurs-dames, on a aussi mis de l’Indonésie, du Portugal et de la Turquie ! 🙂

Pour voir ce monument du septième art, c’est par ici.

Mega-kangourou VS Super-Kiwi VS L’argent du tailleur, et autres histoires

mercredi, décembre 18th, 2013

Mes premiers pas en Nouvelle-Zelande m’amenent a faire un comparatif inconscient et inevitable avec l’Australie que je viens de quitter. Je ne pensais pas ressentir une difference entre les deux pays socialement parlant, mais c’est pourtant le cas : bizarrement, l’influence anglo-saxonne se fait moins sentir et les gens ont l’air moins « rigides » (ce qui ne veut pas dire que les Australiens soient des coinces pour autant). Il y a aussi une nette influence Maori et une autre asiatique. Autre difference : les SDFs. On n’en voit pas en Australie (ce qui ne veut pas dire que la pauvrete soit absente), or ici, c’est le cas (a Auckland du moins), et certains sont alcoolises (ou prennent quelque chose de pas net en tout cas). La difference de legislation entre les deux pays doit jouer.

C’est a peu pres au moment ou je fais ces observations qu’une tuile d’ordre financiere me tombe sur la figure : plus possible de retirer de l’argent au distributeur. Evidemment, cela arrive sur un WE + le Lundi ou la banque est fermee. Ajoutez a cela une communication devant prendre en compte les douze heures de decalage horaire et vous obtenez au final un Hugo pourtant econome rognant toujours plus sur sa marge en liquide. Me voila force de rester a Auckland plus longtemps que prevu. Fort heureusement, je rencontre plusieurs gens sympathiques a l’auberge de jeunesse ou j’ai atterri, et ca aide a mieux faire passer la pillule (et puis je ne suis pas non plus dans l’endroit le plus moche sur Terre).

Finalement, la situation se debloque ce matin. Il etait temps : il me restait 6 dollars en poche 😛

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Je reprends immediatement la route et je finis par debarquer a Whangarei, a trois heures de bus au nord d’Auckland. Il s’agit d’une petite ville provinciale proche de la cote et traversee par une riviere. Mon sac de voyage a peine depose dans mon nouveau logement, je pars illico pour une rando de plusieurs heures, direction les chutes d’eau. La marche d’approche n’est pas tres sexy, a loger la rocade en plein cagnard. Heureusement, la recompense est comme d’habitude au bout : la cascade est somptueuse et je m’empresse d’aller y tremper mes orteils… 😎

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La Terre est Ronde

samedi, mai 22nd, 2010

Voilà les gens, d’ici quelques heures, je vais prendre l’ultime vol de mon voyage, direction Le Bercail. Avant d’entamer cet article à proprement parler, deux petites remarques :

  • ce n’est pas parce que le voyage se termine que ce site ne vous donnera plus rien à manger. Plus particulièrement, j’ai fait plusieurs films durant mon périple, qu’il n’était pas possible de mettre en ligne alors. Comme ils sont plutôt pas trop minables, je compte en faire une compilation et mettre celle-ci à votre disposition rapidement à mon retour. Donc vous avez au moins une bonne raison de garder un oeil par ici 🙂
  • vous savez ce qui me ferait vachement vachement plaisir ? Que si vous avez aimé suivre ce blog pendant ces presque quatre mois, vous laissiez un petit mot ici. Avec un pseudo ou non si ça vous chante (du moment que je sois en mesure de vous reconnaître bien sûr…). Que les fantômes se dévoilent et que j’aie sous les yeux la liste de mes lecteurs la plus complète qui soit 🙂

Allez, c’est parti :

Il est 10 heures du soir au Cambodge. Un enfant court dans un champ, pose le pied sur une mine. La mine saute. Pour le restant de ses jours, il n’aura plus qu’une jambe.

« La Terre est ronde. Est-ce pour ça que je ne peux plus marcher droit ? »

Il est 1 heure du matin en Australie. Un backpacker au cerveau éthyliquement embrumé s’effondre sur son lit (à moins que ce ne soit celui de son voisin de chambrée).

« La Terre est ronde, et pourtant, ça baise dans tous les coins. »

Il est 11 heures du matin en Bolivie. Une autruche solitaire et égarée se déplace dans un immense désert de sel.

« La Terre est ronde, et pourtant, j’ai beau creuser, ma tête ne ressort pas de l’autre côté. »

Il est 10 heures du matin au Pérou. Un voyageur mal rasé et mal réveillé marche dans les rues d’une ville du désert. Et débouche sur une oasis.

« La Terre est ronde. Est-ce pour ça que j’ai le tournis ? »

Il est une heure improbable quelque part en Asie. Un vieil homme est assis à la terrasse d’un café et observe les gens. C’est un croisement entre un sage et un fou, le tout avec l’énergie d’un gamin de vingt ans. Il est comme un fantôme; seuls les gens curieux le remarquent. Si on lui demande d’où il vient, il vous regarde malicieusement, puis vous répond : « De trop de pays pour pouvoir les lister. »

La Terre est ronde, et pourtant, certains veulent dessiner des lignes droites dessus.

Il est dix heures et quart au Pérou. Le voyageur mal rasé et mal réveillé s’est assis à l’intérieur d’un café pour prendre son petit déjeuner. A la radio, une chanteuse américaine égrène un « Good Bye to Youuuu… ». Le voyageur se rappelle.

Une dizaine de jours plus tôt, j’étais dans une petite ville au bord d’un lac. Après avoir publié un certain article, je suis sorti me promener. En chemin, j’ai vu une colline; j’ai décidé de l’escalader. Au sommet de la colline, il y avait une statue de l’Inca.

J’ai regardé un moment la ville et le lac en contrebas, fier de mon exploit. Puis j’ai tourné mon regard sur les côtés. A gauche, il y avait une seconde colline, avec une seconde statue : le Puma. A droite, il y avait également une colline, et également une statue.

J’ai souri en voyant cette statue. Le Condor.
Cela faisait plusieurs semaines que j’attendais cette rencontre. Je voulais voir en face le Roi des Andes pour pouvoir lui dire : « Tu vas voir, moi aussi, je vais déployer mes ailes. Et je serai le Roi de ma Vie. »

On peut détruire des tas de choses en moi. Des choses importantes. Mais pour détruire ma Volonté, faut se lever tôt. Et pas prendre de petit déj.

Je ne suis peut-être qu’une chiure de mouche à l’échelle de l’univers. Mais sur cette Terre aux mille joies et aux mille souffrances, je serai la plus invincible des chiures de mouche qui soit.

La Terre est ronde, et pourtant…

Remerciements / Thanks :

Thaïlande : Chen, Nathalie

Cambodge : Alex, Daniel, Emily, Holly, Jan, Julia, Natasha, Rebecca, Rupert, Tim and the third pajama guy I shamely forgot the name

Vietnam : Amélie, Binh, Haluk, Harry, Inga, Ophélie, Qu, Saha, Tarvi

Australie : Claudia, Hannah, Ian, Joseph, Linda, Marwa, Peter, Tony

Argentine : Benoît, Michael, Michelle, Tricia, Ur

Chili : Francis, Tania, Tom

Bolivie : Andrew, Bruno, Bruno, Bruno (yes, there were three of them), Carlos, Chema, Darko, Fernanda, Julie, Luciano, Oké, Roberta, Verena and the other guys from Sucre I unforgivably forgot the names…

Pérou : Adi, Anne-Sophie, Benjamin, Marion, Mattéo, Mohamed

France : toi.

La Séance de Méditation

mercredi, mai 12th, 2010

Voilà un article auquel je réfléchis depuis longtemps. En fait, c’est le seul que j’ai pré-écrit sur papier. Il est différent de ceux que j’ai pu écrire jusque là et va vous surprendre, voire vous choquer. Je me suis posé de nombreuses questions sur la façon de l’écrire, et sur le fait de le publier ou non. J’ai avant tout envie que cet article soit utile.

Si vous avez pris plaisir et intérêt à suivre mes aventures ces derniers mois, je vous serais reconnaissant de le lire jusqu’au bout. Comme d’habitude, si vous voulez réagir, vous pouvez le faire dans les commentaires, mais en restant courtois et en vous rappelant que vous êtes sur un espace public. Merci 🙂

Mercredi 10 Février 2010 :

Je suis arrivé au Cambodge, à Siem Reap, depuis quelques jours. Avec des amis rencontrés sur place, nous nous rendons à un cours d’initiation à la méditation proposé par une Australienne; c’est gratuit, je suis en voyage, donc aucune raison de ne pas tenter l’expérience (et non, je ne me suis pas fait enrôler par une secte).

Après une discussion introductive plutôt intéressante entre les élèves d’un soir et le professeur, nous débutons la phase de méditation à proprement parler. Certains y arrivent. En ce qui me concerne, impossible de discipliner le flot de pensées qui s’entrecroisent sans cesse dans mon cerveau.

Une fois le temps de méditation écoulé, le professeur demande à chacun d’entre nous le résultat, et si c’est un échec, s’enquière de la raison. Lorsque vient mon tour, je réponds que j’ai échoué parce que je ne sais pas qui je suis.

Ce n’est pas la réponse en soit qui m’a surpris. C’est la façon dont elle m’est apparue si spontanément.

Quelques minutes plus tard, le professeur nous demande de nous définir par un seul qualificatif. Sans hésiter, je réponds « Volonté ».

Je ne sais pas qui je suis, mais je peux me définir. Paradoxal non ?
Je  vais essayer de vous expliquer.

Il y a quelques années de cela, j’ai fait une tentative de suicide. Pas pour une raison en particulier, mais plus à cause d’un cumul de choses, principalement : mes amis étaient loin, mon avenir professionnel ne m’apparaissait en rien stimulant et j’avais des problèmes sentimentaux. J’avais à tout point de vue l’impression d’être dans un cul-de-sac.

En France, c’est difficile de dire qu’on va mal. On va toujours te répondre que tu es privilégié et que d’autres sont plus malheureux que toi. C’est stupide. Vous iriez dire à un manchot : « Arrête de te plaindre, tu pourrais être cul-de-jatte en plus ? ».

A aucun moment de ma vie, je ne me suis considéré comme l’être le plus malheureux du monde. Ça n’empêche en rien que j’allais vraiment mal.

Alors que j’étais en convalescence et qu’il fallait que je gère déjà cet événement, il s’est produit quelque chose que je n’aurais imaginé : certaines personnes de mon entourage réagirent violemment à mon acte.

D’un coup, ma vie s’est trouvée coupée en deux. Comment devais-je à présent regarder ces années que j’avais passées avec ces gens qui m’accusaient à présent de faire du chantage, qui pouvaient penser que j’avais fait semblant, que j’étais un salaud ? C’est comme si on avait construit un mur de Berlin dans mon cerveau. Tout ce qui était « avant le mur » était devenu flou; je ne pouvais plus vraiment dire que c’était moi et mon passé. On m’avait volé une partie de moi.

Les gens tentent de bâtir leur vie. Moi, c’est comme si on m’avait bombardé le rez-de-chaussée. Comment voulez-vous que je passe au premier étage ?

J’eus non seulement l’impression d’être coupé en deux, mais en plus de vivre en perpétuel décalage avec les autres. Car leurs vies à eux continuaient. Et le « jeu » des apparences avec.

« T’as toujours pas de copine ? » C’est ma question préférée, celle-là. Qu’est-ce que vous voulez que je réponde ?

Je ne suis qu’une moitié de moi-même, j’ai des choses insolubles en permanence dans ma tête, je n’ai plus goût aux choses, j’ai des proches qui peuvent penser à tort que je suis un menteur ou bien tout autant à tort culpabiliser dans le silence, j’essaie de ne pas devenir fou, je contiens toute cette violence pour ne pas me défouler sur des personnes qui sont indépendantes de mes problèmes, je fais un effort par rapport aux autres, et tu me demandes si j’ai pas de copine ?

C’est plus ou moins à ce moment-là que se pointe généralement la fameuse « Théorie de l’Oubli » : « Mais tu sais, Hugo, il faut savoir passer à aute chose, …c’est la vie. ».

C’est la vie. La phrase la plus conne de l’univers. C’est la vie, ça peut servir de réponse à tout et à n’importe quoi, d’échapattoire plus exactement :

« Les prix augmentent, c’est la vie. »
« Le diner est grillé, c’est la vie. »
« Des enfants se font violer, c’est la vie. »

Tiens, c’est marrant, je sens que vous êtes moins chaud sur le dernier exemple ? C’est la vie ne serait donc pas la réponse universelle parfaite et idéale ? Mince alors.

Si j’oublie, ça veux dire que je nie ce qui s’est passé, que je laisse gagner le doute et ceux qui pensent que j’ai fait semblant ou que je n’ai pas pensé aux autres. Et ça n’est pas la vérité.

Après généralement, on essaie de me convaincre en utilisant la « Théorie des gens pas biens » : « Mais tu sais, Hugo, ces personnes qui ont réagi comme ça, ce sont des gens pas biens. ». Sauf que ce n’est pas le cas. Et c’est ça le pire. Ce sont des personnes très différentes les unes des autres, mais en aucun cas mauvaises. Ça pourrait être n’importe lequel d’entre vous.

En France, le suicide est la seconde cause de mortalité chez les jeunes. Tentatives réussies ou non, ça concerne des dizaines de milliers de personnes par an. Des gens biens, des gros cons. Toutes sortes de personnes.

Mais chut, surtout n’en parlons pas. Ou alors via les bons gros clichés.

Je n’ai pas de violence envers les personnes. Une seule fois pendant toutes ces années j’ai ressenti de la haine. Pendant deux secondes. Ça a suffi pour être écoeurant; j’ai compris que ça pouvait me détruire. J’ai de la violence envers l’incompréhension. Je n’ai pas envie que les gens s’apitoient sur mon sort; je voudrais qu’ils comprennent.

Durant mon voyage, j’ai rencontré deux autres personnes avec des vécus totalement différents (homosexualité découverte tardivement, anorexie et séjour en psychiatrie) mais qui se sont retrouvés dans les sensations, les mécanismes que je leur décrivais. Ça n’a donc rien de rare.

J’en ai marre de cacher cette chose-là comme si elle était honteuse. Je n’ai pas honte, je n’ai pas à avoir honte et je n’ai pas envie de me cacher. Toute ma vie ne tourne pas autour de ça, mais c’en est une partie, et je ne l’effacerai pas pour paraître « plus présentable ».

Dans la vie, c’est comme lorsque vous voyagez : vous pouvez choisir de voir ou regarder, d’entendre ou écouter, de vous cantonner aux apparences ou de prêter attention aux détails. Mais quoi qu’il arrive, vous avez toujours ce choix.

Je voudrais que les choses changent. Mais ça ne dépend pas que de moi.

En conclusion, voici la carte – tirée au hasard – que j’ai obtenu à la fin de la séance de méditation :

Deux choses sans rapport

mardi, mai 11th, 2010

Le temps commence à être court vu le nombre de choses dont je voudrais vous parler. Donc aujourd’hui, vous avez droit à deux trucs sans le moindre rapport entre eux.

Pince-mi et pince-moi sont sur un bâteau

Aujourd’hui, je désire me rendre au terminal de bus pour acheter un billet pour Cuzco. En trajet, je demande l’itinéraire à plusieurs personnes. L’une d’entre elles se trouve être un garde-côte; il décide de m’accompagner. Voilà que nous  croisons deux jeunes marins; le garde-côte leur dit en gros : « Toi, toi, vous allez l’accompagner jusqu’au terminal de bus. »

Et voilà comment je me retrouve flanqué d’une escorte pour mener à bien ma mission ô combien périlleuse…

Les Idées reçues sur un Tour du Monde

Voilà des choses que l’on m’a dites régulièrement. Et pourtant…

« Que tu es courageux de faire un tour du monde ! « 
Réponse : mon tour du monde inclurait l’Irak ou lÁfghanistan, je pourrais agréer à une telle remarque. De mon point de vue, le courage n’a rien de requis pour se lancer  dans un tel voyage.

« Que tu as de la chance de faire un tour du monde ! »
Réponse : la remarque serait émise par un sdf du fin fond du Burlukistan Septentrional, je pourrais y apporter du crédit. Il s’avère qu’elle provient de personnes ayant plus ou moins le même niveau de vie que moi. Par ailleurs, je n’ai pas gagné l’argent que je dépense actuellement en jouant au loto.
Je n’ai pas de la chance. J’ai fait un choix.

« Un tour du monde, ça change une vie ! »
Réponse : Ça dépend. Au Cambodge, j’ai rencontré une Suédoise pour qui ça a vraiment été le cas. C’était comme si la foudre lui était tombée dessus (en moins douloureux, bien sûr). Impressionnant. Mais je ne pense pas pour autant que cela soit le cas pour tout le monde. On apprend forcément des choses; mais je ne suis pas sûr que savoir comment bouffer bon marché en Asie change fondamentalement ma vie.

En Mai, fais ce qu’il te PLAIT

jeudi, mai 6th, 2010

Avec plus ou moins d’avance selon les cas, j’essaie d’oublier ce nombre abject qui va sous peu me faire office d’âge et souhaite aujourd’hui un joyeux anniversaire à tous les natifs du mois de Mai : grand frère, jumeau, tite soeur, mère-grand, cousin, puto et mutata, et last but not the least, la passionaria limougeotte de la bioinfo 🙂

Surtout n’oubliez pas que du fait de votre mois de naissance, vous êtes par définition les meilleurs 8)

(Et j’espère que j’ai oublié personne… ^^;  )

J’en profite au passage pour remercier toutes les personnes postant des commentaires. Je n’y réponds vraiment pas souvent du fait de ma situation, mais je les lis tous et ça fait toujours plaisir 🙂

A la revoyure.

Histoires courtes

lundi, mai 3rd, 2010

Le Miroir :

Février 2010.

France, lecteur lambda : « Mais pourquoi il met pas plus de photos et plus souvent, Hugo ? Il fait froid et moche ici, y a les grèves et c’est la crise ! »

Cambodge, Hugo lambda : « Mais pourquoi ils me harcèlent avec les photos ? Il fait chaud et sec ici, y a internet payant et c’est lent ! »

Les Enfants de la Télé :

Thaïlande : sur les télés du Sky Train de Bangkok passent en boucle des publicités mettant en scène la famille thaï accomplie : monsieur est homme d’affaires énergique, madame femme moderne et mère modèle. Tout ce petit monde a la peau bien claire et les yeux pas trop bridés. Retenez bien cela, passagers du métro du Bangkok : pour être des winners, il faut avoir la peau bien claire et les yeux pas trop bridés !

Cambodge : sur la télé plus ou moins fonctionnelle du bus s’en allant vers Phnom Penh alternent vieux films occidentaux nanardesques et films d’arts martiaux bien kitsch. Tous les occupants du véhicule suivent comme en transe. Sur la route défilent régulièrement des gros panneaux à fond bleu sur lesquels sont écrits en grosses lettres blanches : Cambodia’s People Party. Retenez bien ça, passagers du bus vers Phnom Penh : ne vous occupez pas de votre avenir, on s’en charge, et on vous le rappelle tous les cent mètres !

Australie : sur la télé de l’hôtel de Sydney se succèdent les sitcoms à rires pré-enregistrés. Retenez bien ça, backpackers de Sydney : au cas où vous auriez conservé quelques neurones, on se charge de vous les ramolir !

Bolivie : sur la télé plus ou moins fonctionnelle (bis) du bus s’en allant vers Sucre se déroule l’ « histoire » de Destination Finale 3 (Oui, ils ont réussi à en faire trois). Retenez bien ça, spectateurs du bus vers Sucre : non seulement les protagonistes du film agissent comme des abrutis, mais en plus, on vous considère pareil !

Trouver ses petits coins

mercredi, mars 3rd, 2010

Non, cet article n’a pas pour vocation de vous apprendre comment faire caca discrètement. Je laisse le soin à d’autres de vous éclaircir à ce sujet (mais pas dans les commentaires de mon blog svp).

Sur cette entrée en matière définitivement académique…

Une des choses que j’adore faire en voyageant, et qui est à mes yeux l’une des plus importantes (si ce n’est LA plus importante), consiste à trouver ses bons petits coins.

Parfois, il suffit d’un effort minimal, genre quitter la rue principale pour emprunter une ruelle. Effort qu’une majorité de touristes ne fera pas. Pourtant, si vous prenez la « peine » d’emprunter cette ruelle :

  • vous verrez vraiment comment les gens vivent (et pas comment ils essaient de vous vendre tout et n’importe quoi. Ben oui, dans la rue principale, y’a que les magasins, pas les habitations)
  • vous ne serez pas harcelé
  • vous sentirez leur bouffe (plus agréable que les graillons de la rue principale)
  • vous serez à l’ombre plutôt que de suer comme un gros boeuf (ou une grosse vache)

L’autre jour, je me ballade aux alentours de Hoi An, sur les bords de la rivière. Je tombe sur un bar local. Me voilà seul sur une chaise longue, face à la rivière, sirotant un verre au frais sous les arbres.

Et on s’en fout si le verre n’a peut-être pas été lavé, si la paille n’est peut-être pas neuve, si la bouteille de pepsi n’a peut-etre pas jamais été ouverte et si les glaçons ne proviennent peut-être pas d’une eau nickel.

J’ai trouvé mon petit coin 8)

La Tyrannie du Self-Control

mardi, mars 2nd, 2010

En Asie, il est très mal vu, voir inconcevable de perdre son sang-froid. Quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez et quelle que soient les raisons, vous ne devez jamais vous énerver. Car votre interlocuteur risque de se retrouver dans une situation où il perd la face, ce qui est on ne peut plus inconvenant.

Maintenant que vous savez cela, imaginez qu’on vous voit souvent comme un sac à monnaie avec une paire de bras et une paire de jambes, qu’on va vous solliciter continuellement dans la rue pour un tour en moto, un repas, etc… et pourquoi pas en essayant de vous rouler au passage.

Ne. Jamais. Perdre. Son. Calme.

Ça faisait trois semaines que je me contenais, avec la règle d’or bien en tête. Je dinais au restaurant du Lac Lak avec mes amis baltes. L’hôtel se veut un côté luxueux, et la partie restaurant tente un peu de se la jouer « prestance à la Française ». Nous essayons de commander des plats et des boissons indiqués sur le menu. À trois-quatre reprises, le serveur nous répond avec un grand sourire « Sorry, we have no more [insérer le nom du plat] ». Mon amie lettone va même jusqu’à demander s’il recommanderait un poisson sur la carte (on est au bord d’un lac après tout). Baffouillement et grand sourire. Autant pour la prestance à la Française.

Le lendemain matin, petit déj. Je commande du PAIN et de la CONFITURE. Grand sourire quatre étoiles : « Sorry Sir, we have no more jam. ».

Respire Hugo, respire.

Le soir à la nuit tombée, j’arrive à Quy Nhon. À peine descendu du bus (apres dix heures de route dans le postérieur), deux requins sont déjà sur moi : « Hey Sir, motorbike ? Where do you want to go Sir ? » Impossible de m’en dépêtrer même en marchant plus loin, et malgré les « No thank you » à répetition. Cette fois, la coupe est pleine.

Je m’énerve. Un lâche l’affaire, mais l’autre continue, même lorsque je traverse la route et rentre dans une maison pour me renseigner où je suis auprès des habitants. « Mais i va me lâcher oui ? «  Ben non. D’habitude, je m’arrange pour faire les trajets à pied, mais là, la fille m’indique que mon hôtel est à 7 bornes. I really need a motorbike.

Mon démarcheur tenace a gagné la partie. Et en plus, je n’arrive pas à négocier la course en dessous de 4$.

Ils sont très forts.