Costa Rica :
Panama :
Costa Rica :
Panama :
Il fait chaud.
Les fesses (idéalement) calées contre ce que tu trouves (le sol, un mur ou ton sac), tu attends.
Au milieu de cette bourgade paumée, qui n’a pour unique vocation qu’être une zone transitoire, tu ressembles un peu à une anomalie cosmique : seul étranger, attendant pour une durée pas vraiment déterminée un transport qui te conduira vers une destination pas complètement déterminée au bout d’un nombre d’heures relativement indéterminé.
Tout près de toi se trouve une petite boutique vendant de tout et de rien. D’un haut-parleur s’échappe une musique locale typiquement kitsch genre Ode à l’Amour (mais pas la version de Beethoven).
Ta dernière douche remonte facilement à plus d’un jour. L’hygiène de tes vêtements est en adéquation optimale avec celle de ton corps.
Et pourtant, pourtant… c’est souvent dans ces moments-là que tu te dis :
« Je suis vivant. »
Estoy vivo.
La Terre est ronde, Episode VII : mastering jungle and waves, looking for the Jaguar y sus amigos muy peligroso
Remerciements :
Chloé, Eefke, Elias, Espan, Fabrice, Franka, Frida, Gabriel, James, Jenni, Judith, Kewin, Marion, Mark, Maryline, Nico, Pim, Ron, Sebastian, Vera, la famille suédoise de Cahuita et le cuistot vénézuelien inattendu à Alajuela.
J’ai quelques problemes de choix de trajet : j’aimerais pousser mon exploration du Panama plus a l’Est, mais l’idee de devoir – plus je m’eloigne de la frontiere – devoir me retaper des heures et probablement plusieurs jours de retour (je dois redecoller de San Jose, au Costa Rica), via les exactes memes routes qui plus est, ne m’enchante guere.
Je me decide donc a retourner au Costa Rica. Comme je n’ai fait que la Cote Pacifique (au Sud), je souhaite m’attaquer desormais a l’Atlantique/les Caraibes (au Nord). Ca me permet de plus de revenir par un chemin different, et meme via un poste-frontiere different.
Le matin-meme de mon depart, un Allemand de mon hotel a Boquete me donne le tuyau ultime que je n’attendais plus vraiment : oui, il est bien possible de faire en moins d’une journee le trajet que j’envisage, en passant par les transports locaux uniquement. Vive l’organisation au dernier moment 😎
Le poste-frontiere donc. Le pont metallique qui enjambe le Rio Sixaola et relie Guabito (cote Panama) a Sixaola (cote Costa Rica), est un element pittoresque connu qui se traverse a pied.
Enfin pas cette fois. Une manifestation d’une petite centaine de frontaliers des deux bords bloque l’acces. Pour passer la frontiere, il faut donc passer en bateau – frele pirogue en plastique serait un terme plus approprie – pour un cout de 1$ (heeeee oui, forcement, vous croyiez quoi ?).
Ni mon sac ni mon popotin n’ayant pris l’eau, je peux prendre mon ultime bus de la journee, direction Puerto Viejo de la Talamanca…
Après un mini-bus, un bateau, un bus, un passage de frontière sans histoire et deux autres bus (en gros 5 heures de transport, sans les pauses intermédiaires), me voici arrivé à Boquete, Panama, à 1000 et quelques mètres d’altitude.
Ici, plus rien à voir avec la jungle, sa chaleur moite et ses bruits incessants : le décor paraît presque alpin, je randonne essentiellement sur du bitûme (du moins pour l’instant) quasi-seul dans un quasi-silence, avec un petit vent frais bienvenu.
Concernant le premier ressenti facon « Bébert au Cafe du Commerce », si je devais comparer le Panama au Costa Rica (du peu que j’ai vu de chaque pays), je dirais que le premier est un peu plus pauvre que le second, sans doute du fait d’une situation politique moins stable sur la durée que son voisin. Après, le deux pays recevant pas mal d’argent des Etats-Unis, c’est loin d’être la misère extrême. Autre remarque : la présence d’Amérindiens, en tenue traditionnelle colorée; si le Costa Rica est aussi très métissé (comme pas mal de pays d’Amérique latine), je n’en avais pas aperçu là-bas.