Archive for mars, 2010

La Promesse

samedi, mars 6th, 2010

Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, les grosses villes, c’est pas mon truc. Hanoï n’est certainement pas aussi infernale que Bangkok, Ho Chi Minh, voire même Phnom Penh, mais rien à faire, j’arrive pas à poser mes marques dans ce genre d’endroit. Sitôt arrivé dans la capitale vietnamienne, me voilà donc déjà reparti : direction Sapa, dans les montagnes du Nord-Ouest.

*** Flashback cambodgien, 3 à 4 semaines plus tôt ***

À mon arrivée à Siem Reap, je rencontre une figure singulière sortie tout droit d’un livre d’aventures : Tim l’américain. Croisement entre un vieux sage et un vieux fou (le tout avec l’énergie d’un gamin de 20 ans), à la fois romancier, professeur, poète et voyageur, je peux passer des heures à discuter avec lui de tout et de rien sans jamais avoir l’impression de perdre mon temps.
Lorsque je lui apprend que je compte me rendre au Vietnam – pays qu’il connaît bien – et que nous discutons itinéraire, il me dit : « Si tu as l’occasion de passer à Sapa, lorsque tu arrives sur place, demande autour de toi, et dis que tu recherches Saha. Elle aura plein de choses à te montrer. » Il me montre une photo de la personne et j’essaie de mémoriser ses traits.

Une vingtaine de jours plus tard, me voici à Sapa. Et j’ai trouvé Saha.

Ze locale expérience

jeudi, mars 4th, 2010

Vous vous souvenez de ma combine pour bouffer gratoche avec les locaux en Thaïlande et au Cambodge ? C’était avec le personnel de l’hôtel. Et bien là,  je viens de faire encore plus fort.

À Hue, il n’y a pas grand chose à faire si l’on essaie de vivre « budget ». Ici, chaque accès à un monument est payant, et à des tarifs pas très bon marché, en ce qui me concerne. Et je ne suis pas certain qu’on en ait pour son argent qui plus est. C’est pourquoi je decide de prendre plus tôt que prévu mon ticket de bus pour Hanoi.

Néanmoins, il s’est produit quelque chose d’intéressant : hier apres-midi, alors que je bullais sur les berges de la rivière, je vois un père avec ses 2 jeunes garçons. Nous commençons à discuter, et bientôt, comme je lui parle de mon intérêt pour le Vietnam, il me propose de venir déjeuner chez lui le lendemain midi.

Il y a quelques années, il a eu un ami lyonnais avec lequel il a semble-t-il passé beaucoup de bons moments. Et quand je lui ai dit que j’étais français, cela lui a rappelé cette période. Le lendemain midi, me voilà embarqué à moto à 10 km de Hue pour partager le repas familial.

Bon, la bière me tourne encore un peu la tête au moment où j’écris ces lignes, mais plutôt pas mal, niveau expérience locale, non ? 8)

Trouver ses petits coins

mercredi, mars 3rd, 2010

Non, cet article n’a pas pour vocation de vous apprendre comment faire caca discrètement. Je laisse le soin à d’autres de vous éclaircir à ce sujet (mais pas dans les commentaires de mon blog svp).

Sur cette entrée en matière définitivement académique…

Une des choses que j’adore faire en voyageant, et qui est à mes yeux l’une des plus importantes (si ce n’est LA plus importante), consiste à trouver ses bons petits coins.

Parfois, il suffit d’un effort minimal, genre quitter la rue principale pour emprunter une ruelle. Effort qu’une majorité de touristes ne fera pas. Pourtant, si vous prenez la « peine » d’emprunter cette ruelle :

  • vous verrez vraiment comment les gens vivent (et pas comment ils essaient de vous vendre tout et n’importe quoi. Ben oui, dans la rue principale, y’a que les magasins, pas les habitations)
  • vous ne serez pas harcelé
  • vous sentirez leur bouffe (plus agréable que les graillons de la rue principale)
  • vous serez à l’ombre plutôt que de suer comme un gros boeuf (ou une grosse vache)

L’autre jour, je me ballade aux alentours de Hoi An, sur les bords de la rivière. Je tombe sur un bar local. Me voilà seul sur une chaise longue, face à la rivière, sirotant un verre au frais sous les arbres.

Et on s’en fout si le verre n’a peut-être pas été lavé, si la paille n’est peut-être pas neuve, si la bouteille de pepsi n’a peut-etre pas jamais été ouverte et si les glaçons ne proviennent peut-être pas d’une eau nickel.

J’ai trouvé mon petit coin 8)

La Tyrannie du Self-Control

mardi, mars 2nd, 2010

En Asie, il est très mal vu, voir inconcevable de perdre son sang-froid. Quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez et quelle que soient les raisons, vous ne devez jamais vous énerver. Car votre interlocuteur risque de se retrouver dans une situation où il perd la face, ce qui est on ne peut plus inconvenant.

Maintenant que vous savez cela, imaginez qu’on vous voit souvent comme un sac à monnaie avec une paire de bras et une paire de jambes, qu’on va vous solliciter continuellement dans la rue pour un tour en moto, un repas, etc… et pourquoi pas en essayant de vous rouler au passage.

Ne. Jamais. Perdre. Son. Calme.

Ça faisait trois semaines que je me contenais, avec la règle d’or bien en tête. Je dinais au restaurant du Lac Lak avec mes amis baltes. L’hôtel se veut un côté luxueux, et la partie restaurant tente un peu de se la jouer « prestance à la Française ». Nous essayons de commander des plats et des boissons indiqués sur le menu. À trois-quatre reprises, le serveur nous répond avec un grand sourire « Sorry, we have no more [insérer le nom du plat] ». Mon amie lettone va même jusqu’à demander s’il recommanderait un poisson sur la carte (on est au bord d’un lac après tout). Baffouillement et grand sourire. Autant pour la prestance à la Française.

Le lendemain matin, petit déj. Je commande du PAIN et de la CONFITURE. Grand sourire quatre étoiles : « Sorry Sir, we have no more jam. ».

Respire Hugo, respire.

Le soir à la nuit tombée, j’arrive à Quy Nhon. À peine descendu du bus (apres dix heures de route dans le postérieur), deux requins sont déjà sur moi : « Hey Sir, motorbike ? Where do you want to go Sir ? » Impossible de m’en dépêtrer même en marchant plus loin, et malgré les « No thank you » à répetition. Cette fois, la coupe est pleine.

Je m’énerve. Un lâche l’affaire, mais l’autre continue, même lorsque je traverse la route et rentre dans une maison pour me renseigner où je suis auprès des habitants. « Mais i va me lâcher oui ? «  Ben non. D’habitude, je m’arrange pour faire les trajets à pied, mais là, la fille m’indique que mon hôtel est à 7 bornes. I really need a motorbike.

Mon démarcheur tenace a gagné la partie. Et en plus, je n’arrive pas à négocier la course en dessous de 4$.

Ils sont très forts.