Hong-Kong était une grosse ville, Séoul aussi.
Mais quand même moins, et ça fait du bien.
Je débute mon séjour coréen de la meilleure des manières : en retrouvant Hee, un collègue grimpeur rencontré l’année dernière en Bulgarie, lors du Petzl RocTrip. Celui-ci m’offre mon tout premier repas dans la péninsule et me confie plus ou moins en rigolant deux secrets à propos de la cuisine coréenne :
« On est des feignants : au restaurant, on t’apporte les ingrédients, et c’est toi qui te débrouille pour cuire* et mélanger ».
( * les tables sont conçues avec barbecue intégré. Sisi.)
« La règle quand tu manges, c’est qu’il n’y a pas de règle. Tu fais absolument ce que tu veux. »
Reste que fainéantise et anarchie ou pas, c’est vachement bon et varié. On constate une proximité avec la cuisine japonaise, mais c’est suffisamment distinct pour ne pas donner une impression de copié-collé.
Autre point fort : l’hôtel. C’est le genre de pépite que tu ne débusques pas tout le temps en voyage, mais quand c’est le cas, tu lui réserves vite fait un espace de ton cœur endurci de baroudeur : un staff aux petit oignons, avec une proprio dégageant une aura naturellement apaisante (comme seules les Asiatiques savent le faire. Jamais compris ce tour de magie), et des compagnons de chambrée intéressants et avec qui on rigole bien aussi.
Il n’y a pas réellement de choses qui – de mon point de vue – valent absolument le détour à Séoul mais cette initiation en douceur à la vie coréenne suffit à combler mes attentes. Si bien que je dois me forcer pour sortir du cocon de l’hôtel et ne pas réserver une cinquième nuit. Le pays du Matin Calme a d’autres secrets à me dévoiler, mais il faut aller les chercher autre part.
Je me rappelle qu’il y a cinq ans, j’avais rencontré en Australie une voyageuse néerlandaise qui avait fait son stage sur Séoul et me disait « I miss Korea. » Je crois que je comprends pourquoi maintenant.