Voyageur particulier cherche voyageurs particuliers…

février 9th, 2012

La vie a Padangbai, c est plutot pas mal, merci pour lui.
En dehors du fait que je dors dans une chambre decoree de deux croix gammees bien sur.

Avant que ma mere et ma tante ne fassent un concours de vitesse pour savoir qui appellera la LICRA en premier pour accuser l Indonesie d antisemitisme primaire, je tiens a rappeler que la croix gammee est un symbole hindou a la base. Pour le fan club d Adolf, donc, on repassera.

A part ca, il s est passe hier ce que je prefere dans un voyage : un concours de circonstances.

Un concours de cirsconstances, c est quoi Maryse ?
Et bien Pierre, ca commence par un bon petit resto local pas pretentieux pour un sou, avec la fille serveuse, ado souriante et debrouillarde (experte en marketing soft pour touristes) et la mere tout aussi sympathique officiant aux fourneaux. Nourriture bonne et bon marche : ok.

Ensuite, il y a la musique. Un peu nassillarde forcement, pas toujours juste, tres pot pourri. Avec en prime un groupe local faisant du Bob Marley en boucle. Et a l asiatique: c est a dire sans pause entre les morceaux. Au bout de dix, je vous laisse imaginer. Verdict : charme assure.

Un concours de circonstances, enfin, ce sont des rencontres. A ce restaurant, trois personnes que j avais remarquees plus tot : un francais et une canadienne tres a l aise d une part, une petite japonaise hyper timide de l autre.

En deux temps trois mouvements (technique ninja), je lie conversation avec eux. Et voila, soiree tout simple mais super sympa, Jean-Pierre 🙂

Y a pas a dire, c est vraiment ce que je prefere dans les voyages 🙂

Et le top, c est qu on remet ca ce soir 8)

Allez, pour les courageux, une recompense : LES PHOTOS.

Ubud, en face de ma chambre.

Padangbai :

 

 

Et pour finir, dedicace personnelle, j ai pas eu le  temps de prendre ca en photo hier sur la route d Ubud vers Padangbai, mais vu la date a laquelle j ai vu cette enseigne, et que  cette estampe est un pur chef d oeuvre marketing n ayant rien a envier aux subtilites de l art Balinais :

Until next time, ladies and gentlesieurs ! 🙂

RĂ©sumĂ© de l’épisode prĂ©cĂ©dent…

février 8th, 2012

Comme je me suis senti un peu light dans l article de l autre jour, en voici la version Director’s Cut, plus sexe, plus violence, plus blockbuster …mais neanmoins tout aussi authentique :

le vol depuis Orly jusqu a la premiere escale dure en theorie plus de 10 heures, ce qui est encore plus long que mon Londres-Bangkok d il y a 2 ans. Je dis « en theorie » car en fait, les voies du Seigneur ou du moins celestes etant impenetrables, on a une heure de retard. Quand on a mal a la fesse gauche (et elle seule) depuis facilement la moitie du trajet, ca peut compter.

Par ailleurs, c est la premiere fois que je prends une compagnie Low Cost. Rien de special a signaler, si ce n est que la reservation des repas se fait par internet. Et comme leur site etait bugge, j etais pas alle jusqu au bout. Bien sur, on peut toujours payer un repas une fois a bord. Mais en especes. Et comme je n ai sciemment emporte QUE ma carte bleue dans mes bagages… vous devinez la suite (et vous etes bien sadiques)

Enfin voici l escale tant attendue a Kuala Lampur. Chaleur moite pas desagreable, et surtout, je peux enfin manger. Dieu benisse les Malaisiens.

3 petites heures d attente, et je peux embarquer pour mon avion a destination de Denpasar, Bali. C est tout vert et tout bleu vu d en haut; pas difficile de realiser que l Indonesie est une gigantesque reserve forestiere (en pleine destruction capitaliste, mais c est une autre histoire…)

J arrive, je saute dans un taxi, puis un bus. La fenetre est ouverte et l air vient fouetter mon profil L Oreal.

C est reparti, et qu est-ce que ca fait du bien 8)

And now, in today s live show :

Ubud, c etait encore trop touristique pour moi. Apres brainstorming introspectif avec moi-meme, je decide de prendre un bus pour Padangbai, sur la cote Est.

Le coin est moins touristique, donc plus calme, un peu plus sauvage et authentique (j ai dit un peu, hein). Et puis bon, y a la mer.

Et donc moi, quand je vois la Mer, ben je fais plouf et meme splash 8)

Normalement, la suite logique de mon parcours serait de quitter Bali pour une autre ile. Lombok ou les Gili, j ai pas encore completement decide…

A la prochaine ! 🙂

Tous les matins du Monde…

février 7th, 2012

Aye je suis arrive depuis 2 jours maintenant.

Pas grand chose a raconter pour le moment, mis a part que ca fait sacrement du bien de retrouver certaines sensations : l inconnu, l aventure toussa… C est difficile a decrire, mais si vous avez deja voyage, ca vous dit certainement quelque chose… 😉

Je suis arrive hier a Ubud, dans le centre de l ile, preferant fuir au plus vite la tres (trop) touristique cote Sud.

Je viens de finir de prendre mon petit dej, il est 8h du matin, et il n y a que dans cette partie du monde qu on peut se sentir que le matin est aussi calme. C est marrant, mais ca me rappelle ce que je ressentais en Australie occidentale…

Bon, j arrete de radoter, le PC il est pas que pour moi…

A+ les gens.

PS : desole pour les accents : clavier Indonesien.

Veuillez redĂ©marrer la machine…

février 1st, 2012

Et voilĂ , c’est devenu inĂ©vitable comme la grippe alphabĂ©tique chaque annĂ©e : le virus du voyage m’a condamnĂ© Ă  des vadrouillages incessants autour de cette planĂšte.

2 ans jour pour jour aprÚs mon départ tourdumondesque, ce site sort de son sommeil pour vous narrer la suite des aventures trépidantesques de votre vil serviteur.

Au programme des prochains Ă©pisodes : l’IndonĂ©sie.

C’est parti pour le contrĂŽle technique :

  • DĂ©part prĂ©vu dans : 4 jours.
  • Fin des prĂ©paratifs prĂ©vue dans : au dernier moment.
  • État de connaissance du pays Ă  visiter : flirte avec le nĂ©ant.
  • Niveau d’improvisation : maximum 8)

Ze Hugo II le Retour. Prochainement sur vos Ă©crans, en full 3D.

Una pelĂ­cula mĂĄs ! The Australian Touch

septembre 4th, 2010

Cette semaine, j’ai eu le plaisir de retrouver mon petit couple d’Australiens rencontrĂ©s Ă  Buenos Aires …prĂšs de 5 mois plus tĂŽt.

En effet, leur Tour du Monde n’est pas encore terminĂ© …et pour eux, ça passe par l’Europe. Leur visite leur a permis de me donner les films qu’ils avaient enregistrĂ©s durant  notre escapade footballistique d’un soir à Buenos Aires, avec notre ami israĂ«lien, supporter hardcore de son Ă©tat 🙂

Thank you very much for all, Trish & Kenny !

Pour voir la vidĂ©o, c’est par ici 🙂

Les photos !

août 17th, 2010

[English translation below]

Ça aura pris du temps, mais comme vous vous en doutez (ou pas), j’ai Ă©té trĂšs trĂšs occupĂ© depuis mon retour …il y a bientĂŽt 3 mois.
Voilà donc plus de 1000 photos (la classe, non ? 8) ) retraçant (un peu) mon voyage.

C’est Ă  vous !

PS pour PTT : le dĂ©fi des bureaux de postes a bien Ă©tĂ© relevĂ© ! 🙂 Du moins dans les pays oĂč je ne l’ai pas oubliĂ© ^^; (Par contre, vous constaterez par vous-mĂȘmes, mais Dieu qu’ils sont moches !)

It really took some time, but as you guess (or not), I was very very busy since my return …soon 3 months ago.
So here are more than 1000 pictures (how cool is that ? 8) ) telling (a little) about my trip.

Enjoy !

Parcours Asie du Sud-Est / Southeast Asia route

Thaïlande :

  • Bangkok

Bangkok

Ayutthaya


Cambodge :

  • Ayutthaya

Siem Reap

Kampot

Phnom Penh


Vietnam :

  • Siem Reap

Dalat

Quy Nhon

Hoi An

Hué

Hanoi

Sapa


Parcours Australie / Australia route

Australie :

  • Kampot

Parcours Amérique du Sud / South America route

Argentine + Uruguay :

  • Phnom Penh

Buenos Aires

Colonia


Chili :

  • Dalat

Bolivie :

  • Quy Nhon

Pérou :

  • Hoi An

Ze Film !

mai 31st, 2010

Non, vous ne rĂȘvez pas : chose promise, chose dĂ»e, voici donc le film – ou plus exactement le film des films – relatant (un peu) mon voyage ! 8)

Pour tĂ©lĂ©charger directement le bĂ©bĂ©, c’est ici.(Fichier WMV, 50 Mo)

Pour le voir via youtube, c’est lĂ .

Bon visionnage ! 🙂
(et avec le son, c’est vachement mieux meilleur)

La Terre est Ronde

mai 22nd, 2010

VoilĂ  les gens, d’ici quelques heures, je vais prendre l’ultime vol de mon voyage, direction Le Bercail. Avant d’entamer cet article Ă  proprement parler, deux petites remarques :

  • ce n’est pas parce que le voyage se termine que ce site ne vous donnera plus rien Ă  manger. Plus particuliĂšrement, j’ai fait plusieurs films durant mon pĂ©riple, qu’il n’Ă©tait pas possible de mettre en ligne alors. Comme ils sont plutĂŽt pas trop minables, je compte en faire une compilation et mettre celle-ci Ă  votre disposition rapidement Ă  mon retour. Donc vous avez au moins une bonne raison de garder un oeil par ici 🙂
  • vous savez ce qui me ferait vachement vachement plaisir ? Que si vous avez aimĂ© suivre ce blog pendant ces presque quatre mois, vous laissiez un petit mot ici. Avec un pseudo ou non si ça vous chante (du moment que je sois en mesure de vous reconnaĂźtre bien sĂ»r…). Que les fantĂŽmes se dĂ©voilent et que j’aie sous les yeux la liste de mes lecteurs la plus complĂšte qui soit 🙂

Allez, c’est parti :

Il est 10 heures du soir au Cambodge. Un enfant court dans un champ, pose le pied sur une mine. La mine saute. Pour le restant de ses jours, il n’aura plus qu’une jambe.

« La Terre est ronde. Est-ce pour ça que je ne peux plus marcher droit ? »

Il est 1 heure du matin en Australie. Un backpacker au cerveau Ă©thyliquement embrumĂ© s’effondre sur son lit (Ă  moins que ce ne soit celui de son voisin de chambrĂ©e).

« La Terre est ronde, et pourtant, ça baise dans tous les coins. »

Il est 11 heures du matin en Bolivie. Une autruche solitaire et égarée se déplace dans un immense désert de sel.

« La Terre est ronde, et pourtant, j’ai beau creuser, ma tĂȘte ne ressort pas de l’autre cĂŽtĂ©. »

Il est 10 heures du matin au PĂ©rou. Un voyageur mal rasĂ© et mal rĂ©veillĂ© marche dans les rues d’une ville du dĂ©sert. Et dĂ©bouche sur une oasis.

« La Terre est ronde. Est-ce pour ça que j’ai le tournis ? »

Il est une heure improbable quelque part en Asie. Un vieil homme est assis Ă  la terrasse d’un cafĂ© et observe les gens. C’est un croisement entre un sage et un fou, le tout avec l’Ă©nergie d’un gamin de vingt ans. Il est comme un fantĂŽme; seuls les gens curieux le remarquent. Si on lui demande d’oĂč il vient, il vous regarde malicieusement, puis vous rĂ©pond : « De trop de pays pour pouvoir les lister. »

La Terre est ronde, et pourtant, certains veulent dessiner des lignes droites dessus.

Il est dix heures et quart au PĂ©rou. Le voyageur mal rasĂ© et mal rĂ©veillĂ© s’est assis Ă  l’intĂ©rieur d’un cafĂ© pour prendre son petit dĂ©jeuner. A la radio, une chanteuse amĂ©ricaine Ă©grĂšne un « Good Bye to Youuuu… ». Le voyageur se rappelle.

Une dizaine de jours plus tĂŽt, j’Ă©tais dans une petite ville au bord d’un lac. AprĂšs avoir publiĂ© un certain article, je suis sorti me promener. En chemin, j’ai vu une colline; j’ai dĂ©cidĂ© de l’escalader. Au sommet de la colline, il y avait une statue de l’Inca.

J’ai regardĂ© un moment la ville et le lac en contrebas, fier de mon exploit. Puis j’ai tournĂ© mon regard sur les cĂŽtĂ©s. A gauche, il y avait une seconde colline, avec une seconde statue : le Puma. A droite, il y avait Ă©galement une colline, et Ă©galement une statue.

J’ai souri en voyant cette statue. Le Condor.
Cela faisait plusieurs semaines que j’attendais cette rencontre. Je voulais voir en face le Roi des Andes pour pouvoir lui dire : « Tu vas voir, moi aussi, je vais dĂ©ployer mes ailes. Et je serai le Roi de ma Vie. »

On peut détruire des tas de choses en moi. Des choses importantes. Mais pour détruire ma Volonté, faut se lever tÎt. Et pas prendre de petit déj.

Je ne suis peut-ĂȘtre qu’une chiure de mouche Ă  l’Ă©chelle de l’univers. Mais sur cette Terre aux mille joies et aux mille souffrances, je serai la plus invincible des chiures de mouche qui soit.

La Terre est ronde, et pourtant…

Remerciements / Thanks :

ThaĂŻlande : Chen, Nathalie

Cambodge : Alex, Daniel, Emily, Holly, Jan, Julia, Natasha, Rebecca, Rupert, Tim and the third pajama guy I shamely forgot the name

Vietnam : Amélie, Binh, Haluk, Harry, Inga, Ophélie, Qu, Saha, Tarvi

Australie : Claudia, Hannah, Ian, Joseph, Linda, Marwa, Peter, Tony

Argentine : BenoĂźt, Michael, Michelle, Tricia, Ur

Chili : Francis, Tania, Tom

Bolivie : Andrew, Bruno, Bruno, Bruno (yes, there were three of them), Carlos, Chema, Darko, Fernanda, Julie, Luciano, OkĂ©, Roberta, Verena and the other guys from Sucre I unforgivably forgot the names…

Pérou : Adi, Anne-Sophie, Benjamin, Marion, Mattéo, Mohamed

France : toi.

Machement PĂ©chu

mai 17th, 2010

Edit : article mis Ă  jour le 20 Mai. Les photos, c’est en bas 🙂

Alors le Machu Picchu, Maryse, com-ment ça marche ?

En Bolivie, un QuĂ©bĂ©cois m’avait refilĂ© tous les tuyaux pour se rendre jusqu’au site pour pas cher, c’est-Ă -dire en Ă©vitant de prendre le train qui non seulement a un coĂ»t prohibitif, mais en plus qu’il faut rĂ©server suffisamment Ă  l’avance.

PlutĂŽt que de recourrir Ă  la mĂ©thode du Turistus Classicus, j’enchaĂźne donc bus, mini-bus, jeep et finalement marche de village en village pour atteindre mon but (sans oublier une traversĂ©e de riviĂšre en tyrolienne); ça prend une grosse demi-journĂ©e. Le mini-bus ramasse en chemin plusieurs enfants allant Ă  l’Ă©cole; je me demande bien oĂč sont tant leurs maisons que l’Ă©cole, car le dĂ©cor, c’est essentiellement gros cailloux avec plein de vĂ©gĂ©tation. La marche se finit de nuit, le long de la voie ferrĂ©e; c’est toujours sympa, une rando de nuit 8)

Le lendemain, pas le temps de se reposer sur ses lauriers : avec un groupe de français et d’italien rencontrĂ©s en cours de route la veille, nous nous levons Ă  4h du mat’. Objectif : arriver sur le site mĂȘme du Machu Picchu dans les 200 premiers, afin de faire partie des heureux Ă©lus ayant accĂšs Ă  la partie du Wayna Picchu. Au bout d’une heure et quart de montĂ©e, nous arrivons au but, et Ă  temps.

Le prix du billet est particuliĂšrement gonflĂ© (c’est le site touristique le plus cher d’AmĂ©rique latine), mais la bĂȘte en vaut clairement la peine. Nous dĂ©cidons de commencer par visiter le Wayna Picchu. Ça monte, ça monte, ça monte. Des vues en contrebas plus superbes les unes que les autres s’enchaĂźnent.

Bon, c’est sympa tout ça, mais faut redescendre maintenant. Tous les mordus de la rando vous le diront : le plus chiant, c’est la descente. En fait, ce n’est pas exactement une descente, c’est plus une succession de montĂ©es bien montantes et de descentes bien descendantes. Avec un zeste de via ferrata de temps Ă  autre. Evidemment, on se plante et on prend le chemin le plus long, qui fait une heure et demie de plus. On est claquĂ©s, mais nĂ©anmoins heureux. Le reste de la demi-journĂ©e consiste Ă  manger, siester et visiter le Machu Picchu.

Le lendemain, re-marche le long de la voie ferrée, re-tyrolienne, puis retour sur Cusco grùce à un Sébastien Loeb péruvien. Arrivée à une 1h du mat. Un programme bien light quoi.

VoilĂ , pour ceux qui s’en foutent de ce que je raconte et viennent que pour mater les photos, elles devraient venir dans le courant de la semaine, grĂące Ă  un de mes compagnons de route.

Sinon, pour ma derniĂšre semaine au PĂ©rou et derniĂšre semaine tout court, je compte remonter doucement sur Lima, la capitale oĂč y a pas grand chose Ă  faire exceptĂ© prendre mon avion. Ce soir, c’est donc direction Arequipa, la seconde ville du pays, oĂč il paraĂźt qu’il y aurait un canyon…

Hasta Luego les gringos

Edit du 20 Mai : les photos !

Pour plus de photos, c’est ici.
Merci Mohamed 🙂

La SĂ©ance de MĂ©ditation

mai 12th, 2010

VoilĂ  un article auquel je rĂ©flĂ©chis depuis longtemps. En fait, c’est le seul que j’ai prĂ©-Ă©crit sur papier. Il est diffĂ©rent de ceux que j’ai pu Ă©crire jusque lĂ  et va vous surprendre, voire vous choquer. Je me suis posĂ© de nombreuses questions sur la façon de l’Ă©crire, et sur le fait de le publier ou non. J’ai avant tout envie que cet article soit utile.

Si vous avez pris plaisir et intĂ©rĂȘt Ă  suivre mes aventures ces derniers mois, je vous serais reconnaissant de le lire jusqu’au bout. Comme d’habitude, si vous voulez rĂ©agir, vous pouvez le faire dans les commentaires, mais en restant courtois et en vous rappelant que vous ĂȘtes sur un espace public. Merci 🙂

Mercredi 10 FĂ©vrier 2010 :

Je suis arrivĂ© au Cambodge, Ă  Siem Reap, depuis quelques jours. Avec des amis rencontrĂ©s sur place, nous nous rendons Ă  un cours d’initiation Ă  la mĂ©ditation proposĂ© par une Australienne; c’est gratuit, je suis en voyage, donc aucune raison de ne pas tenter l’expĂ©rience (et non, je ne me suis pas fait enrĂŽler par une secte).

AprĂšs une discussion introductive plutĂŽt intĂ©ressante entre les Ă©lĂšves d’un soir et le professeur, nous dĂ©butons la phase de mĂ©ditation Ă  proprement parler. Certains y arrivent. En ce qui me concerne, impossible de discipliner le flot de pensĂ©es qui s’entrecroisent sans cesse dans mon cerveau.

Une fois le temps de mĂ©ditation Ă©coulĂ©, le professeur demande Ă  chacun d’entre nous le rĂ©sultat, et si c’est un Ă©chec, s’enquiĂšre de la raison. Lorsque vient mon tour, je rĂ©ponds que j’ai Ă©chouĂ© parce que je ne sais pas qui je suis.

Ce n’est pas la rĂ©ponse en soit qui m’a surpris. C’est la façon dont elle m’est apparue si spontanĂ©ment.

Quelques minutes plus tard, le professeur nous demande de nous définir par un seul qualificatif. Sans hésiter, je réponds « Volonté ».

Je ne sais pas qui je suis, mais je peux me définir. Paradoxal non ?
Je  vais essayer de vous expliquer.

Il y a quelques annĂ©es de cela, j’ai fait une tentative de suicide. Pas pour une raison en particulier, mais plus Ă  cause d’un cumul de choses, principalement : mes amis Ă©taient loin, mon avenir professionnel ne m’apparaissait en rien stimulant et j’avais des problĂšmes sentimentaux. J’avais Ă  tout point de vue l’impression d’ĂȘtre dans un cul-de-sac.

En France, c’est difficile de dire qu’on va mal. On va toujours te rĂ©pondre que tu es privilĂ©giĂ© et que d’autres sont plus malheureux que toi. C’est stupide. Vous iriez dire Ă  un manchot : « ArrĂȘte de te plaindre, tu pourrais ĂȘtre cul-de-jatte en plus ? ».

A aucun moment de ma vie, je ne me suis considĂ©rĂ© comme l’ĂȘtre le plus malheureux du monde. Ça n’empĂȘche en rien que j’allais vraiment mal.

Alors que j’Ă©tais en convalescence et qu’il fallait que je gĂšre dĂ©jĂ  cet Ă©vĂ©nement, il s’est produit quelque chose que je n’aurais imaginĂ© : certaines personnes de mon entourage rĂ©agirent violemment Ă  mon acte.

D’un coup, ma vie s’est trouvĂ©e coupĂ©e en deux. Comment devais-je Ă  prĂ©sent regarder ces annĂ©es que j’avais passĂ©es avec ces gens qui m’accusaient Ă  prĂ©sent de faire du chantage, qui pouvaient penser que j’avais fait semblant, que j’Ă©tais un salaud ? C’est comme si on avait construit un mur de Berlin dans mon cerveau. Tout ce qui Ă©tait « avant le mur » Ă©tait devenu flou; je ne pouvais plus vraiment dire que c’Ă©tait moi et mon passĂ©. On m’avait volĂ© une partie de moi.

Les gens tentent de bĂątir leur vie. Moi, c’est comme si on m’avait bombardĂ© le rez-de-chaussĂ©e. Comment voulez-vous que je passe au premier Ă©tage ?

J’eus non seulement l’impression d’ĂȘtre coupĂ© en deux, mais en plus de vivre en perpĂ©tuel dĂ©calage avec les autres. Car leurs vies Ă  eux continuaient. Et le « jeu » des apparences avec.

« T’as toujours pas de copine ? » C’est ma question prĂ©fĂ©rĂ©e, celle-lĂ . Qu’est-ce que vous voulez que je rĂ©ponde ?

Je ne suis qu’une moitiĂ© de moi-mĂȘme, j’ai des choses insolubles en permanence dans ma tĂȘte, je n’ai plus goĂ»t aux choses, j’ai des proches qui peuvent penser Ă  tort que je suis un menteur ou bien tout autant Ă  tort culpabiliser dans le silence, j’essaie de ne pas devenir fou, je contiens toute cette violence pour ne pas me dĂ©fouler sur des personnes qui sont indĂ©pendantes de mes problĂšmes, je fais un effort par rapport aux autres, et tu me demandes si j’ai pas de copine ?

C’est plus ou moins Ă  ce moment-lĂ  que se pointe gĂ©nĂ©ralement la fameuse « ThĂ©orie de l’Oubli » : « Mais tu sais, Hugo, il faut savoir passer Ă  aute chose, …c’est la vie. ».

C’est la vie. La phrase la plus conne de l’univers. C’est la vie, ça peut servir de rĂ©ponse Ă  tout et Ă  n’importe quoi, d’Ă©chapattoire plus exactement :

« Les prix augmentent, c’est la vie. »
« Le diner est grillĂ©, c’est la vie. »
« Des enfants se font violer, c’est la vie. »

Tiens, c’est marrant, je sens que vous ĂȘtes moins chaud sur le dernier exemple ? C’est la vie ne serait donc pas la rĂ©ponse universelle parfaite et idĂ©ale ? Mince alors.

Si j’oublie, ça veux dire que je nie ce qui s’est passĂ©, que je laisse gagner le doute et ceux qui pensent que j’ai fait semblant ou que je n’ai pas pensĂ© aux autres. Et ça n’est pas la vĂ©ritĂ©.

AprĂšs gĂ©nĂ©ralement, on essaie de me convaincre en utilisant la « ThĂ©orie des gens pas biens » : « Mais tu sais, Hugo, ces personnes qui ont rĂ©agi comme ça, ce sont des gens pas biens. ». Sauf que ce n’est pas le cas. Et c’est ça le pire. Ce sont des personnes trĂšs diffĂ©rentes les unes des autres, mais en aucun cas mauvaises. Ça pourrait ĂȘtre n’importe lequel d’entre vous.

En France, le suicide est la seconde cause de mortalité chez les jeunes. Tentatives réussies ou non, ça concerne des dizaines de milliers de personnes par an. Des gens biens, des gros cons. Toutes sortes de personnes.

Mais chut, surtout n’en parlons pas. Ou alors via les bons gros clichĂ©s.

Je n’ai pas de violence envers les personnes. Une seule fois pendant toutes ces annĂ©es j’ai ressenti de la haine. Pendant deux secondes. Ça a suffi pour ĂȘtre Ă©coeurant; j’ai compris que ça pouvait me dĂ©truire. J’ai de la violence envers l’incomprĂ©hension. Je n’ai pas envie que les gens s’apitoient sur mon sort; je voudrais qu’ils comprennent.

Durant mon voyage, j’ai rencontrĂ© deux autres personnes avec des vĂ©cus totalement diffĂ©rents (homosexualitĂ© dĂ©couverte tardivement, anorexie et sĂ©jour en psychiatrie) mais qui se sont retrouvĂ©s dans les sensations, les mĂ©canismes que je leur dĂ©crivais. Ça n’a donc rien de rare.

J’en ai marre de cacher cette chose-lĂ  comme si elle Ă©tait honteuse. Je n’ai pas honte, je n’ai pas Ă  avoir honte et je n’ai pas envie de me cacher. Toute ma vie ne tourne pas autour de ça, mais c’en est une partie, et je ne l’effacerai pas pour paraĂźtre « plus prĂ©sentable ».

Dans la vie, c’est comme lorsque vous voyagez : vous pouvez choisir de voir ou regarder, d’entendre ou Ă©couter, de vous cantonner aux apparences ou de prĂȘter attention aux dĂ©tails. Mais quoi qu’il arrive, vous avez toujours ce choix.

Je voudrais que les choses changent. Mais ça ne dépend pas que de moi.

En conclusion, voici la carte – tirĂ©e au hasard – que j’ai obtenu Ă  la fin de la sĂ©ance de mĂ©ditation :